Au Japon: le gouvernement valide un projet de loi exceptionnel sur l'abdication de l'empereur

Le conseil des ministres du gouvernement du Japon a validé vendredi matin un projet de loi spéciale autorisant l'abdication de l'empereur, une modalité exceptionnelle qui ne vaudra que pour l'actuel souverain Akihito.
par
Belga
Temps de lecture 2 min.

Le texte doit être présenté en commission parlementaire rapidement et l'exécutif espère un vote définitif de la Diète au cours de l'actuelle session. Si, selon la presse, tout se passe comme prévu, Akihito pourrait renoncer à ses fonctions dès fin 2018 et laisser à son fils aîné Naruhito le trône du Chrysanthème début 2019.

Etre déchargé de ses tâches

Le texte précise que la règle fondamentale reste la législation de la Maison impériale qui encadre les droits et devoirs de l'empereur et des siens. D'après les médias, il n'évoque pas le fait que l'empereur lui-même avait laissé filtrer en août dernier son intention de renoncer à son titre de son vivant, car la Constitution précise que le souverain ne peut en théorie pas prononcer des paroles qui entraînent une action politique. Reste que la façon dont il avait émis des inquiétudes sur ses capacités à tenir son rôle de "symbole du peuple et de l'unité de la nation" en raison de son âge (83 ans actuellement) avait été interprétée par tous comme une volonté d'être déchargé de ses lourdes tâches.

Un système non adapté

L'empereur avait dans le même temps signifié à demi-mot que le système de régence, qui existe dans la loi actuelle régissant la Maison impériale, ne lui convenait pas car il resterait souverain en titre sans remplir ses fonctions. Conscient de son importance aux yeux des citoyens, il plaide pour que l'empereur le soit pleinement ou pas du tout.

Selon divers sondages, 90% des Japonais considèrent qu'il faut autoriser l'empereur à abdiquer. Le Japon a connu des abdications dans la longue histoire de ses empereurs, mais la dernière a eu lieu il y a plus de 200 ans et aucun mécanisme n'est prévu en ce sens dans le régime actuel, constitué immédiatement après la Seconde guerre mondiale.