L'habitat groupé fait son nid à Bruxelles

Le premier Salon de l'habitat groupé et solidaire a lieu ce dimanche à Bruxelles. Ce type d'habitat, souvent écologique et économique, voire solidaire, nécessite quelques conseils juridiques et organisationnels car sa mise en place n'est pas encore si évidente. 
par
Maite
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On dit « habitat groupé » lorsqu'il y a une volonté de vivre ensemble. Un habitat groupé solidaire est quant à lui un habitat groupé avec intervention des pouvoirs publics, qui proposent entre autre une alternative à des logements indécents. Il y en a une vingtaine à Bruxelles. L'habitat intergénérationnel est également une forme d'habitat solidaire, comme l'habitat « kangourou » où une personne âgée accueille chez lui un étudiant, un couple ou une jeune famille. « Ce cas de figure est parfait car c'est un véritable win-win, palliant au manque de logements étudiants et au manque de places en homes », explique Joannie Thys, responsable de projets chez « Habitat et Participation ».

Pouvoirs publics (enfin ?) motivés

Céline Fremault, ministre bruxelloise du logement, a récemment lancé deux appels à projets dont l'un a déjà développé 130 logements. « Suite à la volonté citoyenne et au soutien politique qui se développe, aujourd'hui, ce sont 80 logements groupés qui se sont créés sur Bruxelles, mais dans cinq ans, on estime que 200 habitats de ce type existeront et des milliers de gens vivront avec de beaux principes de solidarité », explique Joannie Thys. Et au delà du côté solidaire et écologique, il y a un côté économique intéressant puisque construire en habitat groupé coûte environ 15% moins cher grâce aux économies d'échelle sur les matériaux, sur l'architecte…

Un noyau dur d'amis

Dans le cadre d'un habitat groupé simple, c'est souvent un noyau dur d'amis qui étend un peu le cercle pour pouvoir développer leur cadre de vie commun. « Ils viennent se renseigner chez nous sur la méthode à adopter pour mettre en place leur projet, sur la législation locale et juridique ». Un tel projet réunis entre six et quinze cellules familiales. « Habitat et Participation » existe depuis longtemps en Wallonie où le salon de l'habitat groupé et solidaire en est à sa septième édition. « On s'est rendu compte que Bruxelles, avec ses spécificités urbanistiques et juridiques, avait besoin d'une antenne personnalisée pour répondre aux questions des porteurs de projets d'habitat groupé », précise la jeune femme.

Le Salon bruxellois de l'habitat groupé et solidaire, ce dimanche 21 mai à la Maison des cultures et de la cohésion sociale de Molenbeek.

 

Interview: « Il n'y a jamais de disputes »

ph. D.R.

Anne-Laure Wilbrin est sociologue et habite un duplex à Brutopia, un habitat groupé de 29 logements, situé à Forest.

Quelles ont été les démarches à effectuer pour construire un tel lieu ?

Il aura fallu cinq ans pour tout finaliser, construction comprise. Il faut trouver le terrain, faire de très nombreuses démarches administratives et juridiques. Mais comme nous sommes nombreux, on a partagé les tâches. Finalement, à part pour trouver le terrain, ce n'était pas très compliqué. Il faut dire que nous avons dans les habitants des architectes et des juristes et que nous avons tous été bien organisés. On avait créé des groupes de travail qui défrichaient le travail puis qui proposaient une ou deux idées à l'ensemble des habitants.

Quels sont vos espaces communs ?

Nous avons une buanderie, une salle de fête où on peut facilement se retrouver à 50, un atelier à outils, et surtout un immense jardin ! Super pour les 30 enfants qui vivent ici…

Jamais de disputes ?

Non, depuis plus de trois ans qu'on y habite, il n'y a jamais de disputes. Il faut dire qu'on se connaît tous bien et qu'il y a beaucoup de respect entre nous. Il y a certes des sous dynamiques à la dynamique générale mais cela n'engendre pas de tensions.