Une cyberattaque «sans précédent» à travers le monde touche la Belgique

Une cyberattaque «sans précédent» a touché vendredi et samedi des dizaines de milliers d'ordinateurs dans une centaine de pays, affectant le fonctionnement de nombreuses entreprises et organisations, dont les hôpitaux britanniques, le constructeur français Renault et le système bancaire russe. En Belgique, un cas a été confirmé. Il s'agit d'une entreprise établie à Marcinelle, a indiqué le directeur du CCB, Michel De Bruycker.
par
Maite
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L'enquête menée par le "Centre pour la Cybersécurité" (CCB) a révélé que l'entreprise avait bien été victime du logiciel de rançon. Les dégâts engendrés dans la société seraient «limités» parce que l'entreprise avait effectué un back-up de son système.

«Actuellement, nous sommes en train de partager de nombreuses informations avec d'autres pays. Ces informations seront ensuite analysées. Mais la situation reste calme au niveau des signalements», indique M. De Bruycker.

Certaines personnes en Belgique ont également remarqué le logiciel de rançon, mais ont pu l'arrêter à temps. «Je pense que nous en avons vu le pire ce week-end», estime le patron du CCB. «Il pourrait y avoir de nouveaux signalements lundi lorsque les gens vont retourner travailler derrière leur ordinateur. Nous devons donc rester vigilants

Le chef de la CCB conseille aux internautes de ne pas ouvrir les pièces jointes d'e-mails suspects, de mettre à jour leur ordinateur et d'effectuer un back-up régulier de leurs données.

D'un niveau sans précédent

De la Russie à l'Espagne et du Mexique au Vietnam, des dizaines de milliers d'ordinateurs, surtout en Europe, ont été infectés par un logiciel de rançon exploitant une faille dans les systèmes Windows, divulguée dans des documents piratés de l'agence de sécurité américaine NSA.

Les experts restaient prudents samedi sur l'expansion du virus: «On ne sait pas encore si on est sur une pente ascendante ou descendante. On est toujours en phase d'analyse», a expliqué à l'AFP Laurent Maréchal, expert en cybersécurité chez McAfee.

Selon la police française, «plus de 75.000» ordinateurs dans le monde ont été touchés, un bilan «encore provisoire qui devrait s'alourdir dans les jours qui viennent», a précisé Valérie Maldonado, de la sous-direction française de la lutte contre la cybercriminalité.

Banque, infrastructure liée à la santé, constructeurs automobiles, etc. 

Le service public de santé britannique (NHS, 1,7 million de salariés) semble avoir été l'une des principales victimes et potentiellement la plus inquiétante en raison du risque pour les patients. Mais il est loin d'être le seul.

Le constructeur automobile français Renault a indiqué à l'AFP avoir été affecté. Notamment l'usine de Dacia Renault en Roumanie et l'usine britannique de Sunderland du japonais Nissan, partenaire de Renault.

La Banque centrale russe a annoncé que son système bancaire avait été visé par la cyberattaque, ainsi que plusieurs ministères, et que les pirates avaient tenté de forcer les installations informatiques du réseau ferroviaire.

Le géant américain de livraison de colis FedEx ou encore la compagnie de télécoms espagnole Telefonica, où les employés ont été appelés par mégaphone à éteindre leurs ordinateurs en catastrophe, ont également été affectés.