VIDEO. En Iran, une femme a failli se faire écraser par la police après avoir été arrêtée pour un non-port du hijab

Les femmes iraniennes sont contraintes à porter l'hijab. Malgré l'obligation, certaines résistent et vivent avec le risque de se faire arrêter par la police des moeurs iranienne. 
par
Gaelle
Temps de lecture 2 min.

Le 6 mai, la page Facebook iranienne My Stealthy Freedom a partagé la vidéo d'une femme ayant failli se faire écraser par la police des mœurs. En effet, celle-ci avait été arrêtée parce qu'elle n'était pas voilée en conduisant. Suite à cela, la police lui a confisqué ses papiers. La jeune femme a essayé de les récupérer en se plaçant devant la voiture de police.

« #IRAN #LIBERTE #FURTIVE #FEMININE. Cette pénible histoire a été filmée dans les rues de Téhéran. La femme de cette vidéo a été arrêtée par la police des mœurs alors qu'elle tentait de récupérer ses papiers qui lui avaient été confisqués sans doute parce qu'elle n'était pas voilée en conduisant. Elle a résisté en risquant sa vie. Combien d'autres iraniennes ont vécu des épreuves similaires quand leurs voitures ont été mises en fourrière parce qu'elles n'étaient pas voilées en conduisant ? Ou verbalisées ? Est-ce que quelqu'un a des informations là-dessus ? »

Ph. My Stealthy Freedom ????? ?????? ???? ?? ????? Facebook

Des faits courants en Iran

La page Facebook a aussi reçu le témoignage d'une jeune étudiante qui explique avoir vécu une expérience similaire. “Ma voiture a été mise en fourrière à cause de mon voile. Ils m'ont confisqué ma carte d'étudiante et m'ont dit qu'ils ne me la rendraient pas. Ils m'ont menacée en me disant d'aller dans leur fourgon sinon je devrais me rendre au commissariat pour récupérer ma carte. Je leur ai répondu que "la carte que vous m'avez prise n'est qu'une photocopie, gardez là autant que vous voulez ! Je n'en ai pas besoin et de fait, je me fiche que vous me la confisquiez ou non !'. Je suis partie après le leur avoir dit, ils peuvent bien aller en enfer”.

En effet, en Iran, le comportement des femmes est particulièrement surveillé et le port du hijab est obligatoire. Elles ne peuvent pas chanter, danser ni pratiquer du sport librement. Amnesty International dénonçait l'été dernier le fait que le port du voile obligatoire « permet à la police et aux forces paramilitaires de harceler les femmes et de leur infliger des violences et de les emprisonner ».

Dénoncer les faits

La page Facebook « My Stealthy Freedom » cherche à dénoncer les inégalités et les violences que subissent les femmes au quotidien. Pour augmenter leur visibilité, leurs postes sont régulièrement traduits en anglais et en français.

Récemment, le site a dénoncé les violences qui ont été infligées à une jeune femme par la police des mœurs car ils considéraient que son hijab était inapproprié. Face à ce fait, la page a dénoncé l'investissement du marché de la mode sur l'hijab.

«Maintenant que dolce et Gabbana, H&M et Nike ont soutenu les femmes en voile, nous appelons ces marques à nous soutenir aussi bien parce que nous sommes également en train de lutter pour notre liberté de choix. N'oubliez pas qu'il y a des millions de femmes qui sont obligées de porter un hijab obligatoire à partir de 7 ans quand elles commencent l'école. S'il y avait des femmes à refuser de le porter, alors on ne serait pas en mesure d'obtenir une éducation ou un travail. Ils ne seraient même pas en mesure de vivre dans leur propre pays. »

Un féminisme interdit

En effet, Amnesty International dénonce des répressions des autorités contre les défenseurs des droits des femmes.

« Les autorités ont repris leur répression contre les défenseurs des droits des femmes, assimilant de plus en plus toute initiative collective en lien avec le féminisme et les droits des femmes à une activité criminelle. Des militantes des droits des femmes qui avaient fait campagne en faveur d'une meilleure représentation des femmes lors des élections législatives de février ont été soumises par les gardiens de la révolution à des interrogatoires prolongés et oppressifs, et ont été menacées d'emprisonnement sur la base d'accusations liées à la sécurité nationale. »