France : la bataille à venir des législatives

Troisième tour pour les perdants du 1er tour de l'élection présidentielle, besoin de se constituer une majorité parlementaire pour le vainqueur d'hier, Emmanuel Macron. Les législatives françaises de juin s'annoncent particulièrement indécises.
par
Camille
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Les pouvoirs importants donnés au Président de la république sont parfois critiqués en France. Pourtant, sans majorité parlementaire, le président français rencontre bien des difficultés pour faire appliquer son programme, notamment en matière de politique intérieure. En témoignent, par exemple, les années de cohabitation entre le président Jacques Chirac et son Premier ministre Lionel Jospin, entre 1997 et 2002.

 

Les législatives des 11 et 18 juin prochains seront donc capitales. Pour la première fois, le président élu ne vient pas d'un parti établi de longue date. Il n'est donc pas certain que les Français lui donnent une majorité, comme cela s'est observé depuis la mise en place du quinquennat. Si le jeune mouvement d'Emmanuel Macron, En Marche!, ne parvient pas à faire élire 289 députés (sur 577), il lui faudra nouer des alliances avec d'autres partis. Une partie des élus socialistes, centristes, et républicains pourraient être tentés de s'allier au nouveau président. Mais il leur faudra s'accorder sur les mesures à adopter pendant le quinquennat à venir.

Emmanuel Macron a voté au Touquet.

La France risque-t-elle d'être ingouvernable au lendemain de ce scrutin? La question se pose. Dans une interview à France Info à la veille du premier tour, Philippe Raynaud, professeur de philosophie politique à l'université Paris II, disait s'attendre à ce qu'Emmanuel Macron doive composer une majorité. Celle-ci pourrait dès lors être «fragile», et aux «frontières fluctuantes».

Envie de revanche

Pour les partis éliminés au premier tour du scrutin, les législatives de juin doivent être l'occasion de prendre leur revanche. La recomposition en cours au sein des deux grands partis (PS et Les Républicains) rend impossible de savoir si leurs candidats parviendront à s'imposer dans ce type de scrutin.

A l'inverse, cette recomposition pourrait permettre à d'autres forces politiques de faire leur entrée à l'Assemblée nationale. Outre En Marche!, le Front national dit espérer obtenir 40 sièges en juin (il en comptait deux depuis 2012, occupés par Marion Maréchal Le Pen et Gilbert Collard). La France Insoumise, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, espère lui aussi profiter de la faiblesse des partis traditionnels. Au vu du résultat du premier tour de la présidentielle, les candidats de la France Insoumise peuvent espérer arriver en tête ou second dans 237 des 577 circonscriptions.

 

Le résultat de la présidentielle tout juste digéré, les différents états majors sont en ordre de marche pour ce scrutin. Quel que soit le résultat, l'équipe du nouveau président risque de faire face à un véritable casse-tête pour mener sa politique.