James Blunt répond du tac au tac aux critiques

James Blunt est l'artiste quasi le plus décrié de la planète sur les médias sociaux. Ce que démentent ses impressionnants chiffres de vente.
par
Pierre
Temps de lecture 4 min.

Une personne qui a vendu 20 millions de disques peut difficilement être qualifiée de fumiste! De plus, il n'a absolument pas l'intention de se laisser abattre par les commentaires qui circulent sur le web. Comme le montre aussi son tout nouvel opus, "The Afterlove".

"Comme 2016 a été une mauvaise année…, je sors un nouvel album en 2017." C'est par ces mots que l'artiste britannique a annoncé son nouveau disque fin de l'année passée sur Twitter. Une façon détournée de mettre les rieurs de son côté, même si ces paroles recèlent aussi une part de vérité.

"Je sais que tout le monde n'apprécie pas ma musique", nous avoue James Blunt lors de notre rencontre à l'hôtel The Dominican à Bruxelles. "Et si j'avais avant beaucoup de mal à encaisser ces commentaires sur Twitter, j'ai depuis appris à vivre avec. J'ai vendu presque 20 millions d'albums et je joue chaque jour devant quasi 20.000 personnes. Pourquoi devrais-je dès lors me focaliser sur cette négativité sur le web? Je préfère en rire!"

C'est ce que vous faites aussi dans vos chansons. Dans "Love me better" par exemple vous répondez du tac au tac aux critiques.

"Ce titre parle en effet des nombreuses ‘voix critiques' sur Twitter. Il y a plus de 7 milliards de gens sur terre. Une grande partie est sur Twitter, mais vous ne les rencontrerez jamais en chair et en os! Pourquoi dès lors se soucier d'eux? La personne qui habite avec moi me trouve super cool. Ce qu'elle a à dire de moi est un millier de fois plus important que ce que le reste du monde dit ou pense de moi. Pour le reste, je me fous de mon image!"

C'est ce que vous avec toujours pensé? Ou alors quand vous débutiez vous ressentiez davantage de pression pour être quelqu'un de "cool"?

"Absolument pas. J'écris des chansons sur les émotions humaines. Sur la vie, la mort, le désespoir, le racisme, l'addiction à la drogue, le chagrin d'amour… Il n'y a vraiment rien de cool à ça, c'est tout simplement la dure réalité. Les émotions dans mes chansons sont vraies et je les ai ressenties! Et, croyez-moi, quand votre couple bat de l'aile, votre réputation est le dernier de vos soucis. Ça vient plus tard, quand vous avez recollé les morceaux." (rires)

Votre grand ami Ed Sheeran vous a donné un coup de main pour ce disque. En quoi a consisté votre collaboration?

"Ed est un ami et une personne formidable. Il suit de très près ma musique: depuis mes premiers disques et mes premiers concerts. Nous nous sommes retirés à la montagne. Je lui ai appris à skier, il m'a réappris à faire de la musique. Il m'a aussi fait comprendre que je devais à nouveau oser être plus ouvert dans mes chansons. Sur ce plan, Ed est véritablement un modèle pour moi. Il dit tout simplement ce qu'il en est, il n'y va jamais par quatre chemins. À l'époque de mon premier disque, j'étais également aussi ouvert et direct, mais inconsciemment mes chansons sont devenues toujours plus vagues et distantes. Je voulais protéger ma vie privée, mais Ed m'a fait comprendre que c'était un choix idiot. On ne peut pas écrire de bonnes chansons si on n'ose pas creuser en soi, même si c'est très inconfortable!"

Vous avez déclaré avoir écrit pour ce disque une centaine de chansons. Pourquoi autant?

"Plus vous écrivez de chansons, plus vous risquez d'en avoir écrit de bonnes. C'est aussi simple que ça. Pour mes précédents albums, j'en avais écrit à chaque fois une vingtaine, pour finalement n'en garder que la moitié. Je voulais me surpasser pour ce disque. La seule façon de le faire était de travailler très très dur." (rires)

Ce disque représente aussi un peu pour vous un nouveau départ. Pourquoi était-ce nécessaire?

"J'ai appliqué pratiquement la même formule sur les quatre albums précédents. Ma voix, accompagnée à la guitare et/ou au piano. Je n'ai véritablement commencé à m'en rendre compte que l'été passé quand je suis allé au festival Burning Man en compagnie de mon producteur. Il m'a dit: ‘James, tu peux prendre ta pension. On ne va tout de même pas faire cinq fois le même disque!'. Ça m'a fait réfléchir. Vu que je suis trop jeune pour partir à la retraite, je devais être plus ambitieux. J'ai donc décidé de ne plus me contenter d'une poignée de chansons tristes. J'ai dès lors essayé d'y insuffler de l'humour, de l'ironie et de la singularité. Les fans ont ainsi encore de quoi se réjouir."

Mare Hotterbeekx

"The Afterlove" est sorti chez Warner Music