Kazakhgate : la note manuscrite qui accable De Decker

L'ancien ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, a envoyé, en août 2011, une carte manuscrite mentionnant le «magnifique travail» d'Armand De Decker dans le dossier de naturalisation de Patokh Chodiev.
par
Camille
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Les difficultés s'accumulent pour Armand De Decker. L'ancien vice-président du Parlement bruxellois (MR), est accusé d'avoir soutenu une modification de la loi belge en faveur de l'homme d'affaires Patokh Chodiev. Ces démarches auraient été entreprises à l'initiative de la France, qui souhaitait s'obtenir les faveurs de l'homme d'affaire afin de conclure des contrats aéronautiques.

Le dossier français de l'enquête contient un carton à en-tête du ministère de l'Intérieur français adressé à un conseiller diplomatique à l'Elysée. «Cher Damien, j'ai eu A. De Decker au téléphone. C'est vrai que lui et son équipe ont fait un magnifique travail qui ne peut que servir les intérêts de la France... Mon souci maintenant est très prosaïque: c'est que les avocats qui ont travaillé pour Chodiev soient maintenant rémunérés... Pouvez-vous toucher ou faire toucher Chodiev? Amitiés, CG», y écrit l'ancien ministre français.

Le Kazakhgate, "Une affaire d'Etat"

Cette pièce ne se trouve pas au dossier belge car elle est entrée après la commission rogatoire de la justice belge à Paris de mai 2016, souligne Le Vif/L'Express. Elle atteste donc formellement de l'implication de l'ancien ministre dans le dossier du Kazakhgate. Claude Guéant doit venir témoigner ce matin devant la commission d'enquête parlementaire Kazakhgate.

Le président de cette commission, le socialiste flamand Dirk Van der Maelen, a estimé mercredi matin sur La Première être face à «une affaire d'Etat» consistant à «faire une loi sur mesure pour trois criminels». «Grâce aux fuites dans la presse, on est en route pour pouvoir prouver cela», a-t-il souligné. «J'espère que le passage de Claude Guéant (à la commission d'enquête) nous permettra d'avoir une meilleure vue sur ce qui s'est passé.»