Vaccins: la piqûre de rappel nécessaire

Les pédiatres s'inquiètent de la diminution de la vaccination contre les maladies infantiles. La récente épidémie de rougeole doit nous alerter, nous explique le professeur Pierre Smeesters, infectiologue et pédiatre à l'Hôpital universitaire des Enfants Reine Fabiola.
par
Nicolas
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En quoi votre nouvelle campagne lors de cette semaine de la vaccination est-elle urgente aujourd'hui?

«On observe une tendance aujourd'hui à adopter un regard critique vis-à-vis des vaccins. Il faut l'être. Mais on est entrain de mettre la santé des enfants et des adultes en jeu. On a vu récemment que la Belgique est dans le peloton de queue des pays en matière de vaccination de rougeole. C'est frustrant d'avoir les outils et de ne pas les voir mis en œuvre. Si la première dose vaccinale est prise à un an, le rappel à 11 ans est très important. Mais les parents ne se retrouvent plus dans la dynamique vaccinale des premières années de l'enfant.»

Vous dénoncez aussi une désinformation?

«Si vous tapez ‘vaccination' sur Google, vous verrez le nombre impressionnant d'articles anti-vaccin. Notre message médical à plus de mal à passer. La vaccination n'est pas parfaite mais si on met dans la balance les risques de ne pas se faire vacciner face aux risque de la vaccination, elle va certainement pencher du premier côté. On n'est même peut-être parfois trop prudent avant de mettre un vaccin sur le marché.»

Ne faut-il pas davantage pointer l'usage d'adjuvants dans les vaccins?

«Les études sont complexes mais les progrès ont été énormes ces 10-15 dernières années. Les adjuvants sont un mal nécessaire. Mais si vous allaitez votre enfant entre 0 et 6 mois, il ingérera deux fois et demi plus d'aluminium, si souvent décrié, qu'au terme de tout le programme vaccinal. Et ce sera encore davantage avec du lait en poudre ou du lait de soja.»

Quelles solutions? L'obligation légale?

«La seule vaccination obligatoire en Belgique est celle contre la poliomyélite. Mais je ne crois pas que l'extension de l'obligation est la meilleure solution. Nous devons certainement améliorer notre communication en rappelant notamment les conséquences de ne pas se faire vacciner."