Des blocs de béton à l'efficacité discutable

Depuis la vague d'attentats au camion-bélier, les autorités des grandes villes européennes ont recours à des blocs de béton pour barricader les abords des lieux publics lors d'événements. De récents tests de résistance ont mis à mal ces dispositifs, dont la sécurité est jugée insuffisante.
par
Laura
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Détecteurs de métaux, caméras de surveillance, présence accrue de forces de l'ordre, de militaires ou de vigiles privés… Les autorités ont renforcé l'arsenal déployé pour garantir la sécurité de leurs citoyens. Les récents attentats qui ont frappé l'Europe récemment utilisent souvent le même modus operandi: un camion-bélier.

Que ce soit à Nice sur la Promenade des Anglais, sur un marché de noël à Berlin, près du parlement britannique à Londres ou dernièrement au cœur de Stockholm. Pour enrayer ce procédé, les villes installent massivement des blocs de béton pour bloquer tout véhicule qui tenterait de forcer l'accès aux lieux ou événements barricadés. Bruxelles n'échappe pas à la règle. Le piétonnier, la rue neuve ou encore l'Atomium ont subi un relooking de protection.

Une efficacité à toute épreuve?

Récemment, l'association allemande d'inspection des véhicules à moteur Dekra a remis en cause l'efficacité de ces procédés dans une vidéo -dénichée par l'Echo. Pour tester la résistance des blocs de béton, la firme a lancé un dix tonnes à 50km/h contre deux blocs de 2,5 tonnes. Sur la vidéo, on voit le mur de protection céder face à la puissance de la charge.

Qu'en est-il alors des installations en Belgique? Sans réaction de la part de la police fédérale à la suite de cette expérience qui souligne l'impuissance de certains blocs de béton, la ville de Bruxelles entend de son côté circonstancier ces données. Le cabinet du bourgmestre Yvan Mayeur -qui ne désire pas communiquer les dimensions des dispositifs du centre-ville pour des mesures de sécurité- insiste sur la configuration des lieux. Un véhicule qui ne peut pas prendre d'élan ne sera pas en mesure d'engager une charge.

Ph. D.R

Quant au mur de béton construit sur l'esplanade de l'Atomium, il serait capable d'encaisser l'assaut d'un camion roulant à 60km/h. «Il pliera mais ne rompra pas», assure la société Wibloc qui a imaginé cette chaîne de blocs qui s'imbriquent tels un puzzle. Reste qu'à notre connaissance, aucun test n'a encore été effectué en Belgique.