Pour Poutine, les relations avec Trump sont pires qu'avec Obama

Vladimir Poutine a estimé que les relations entre la Russie et les Etats-Unis s'étaient détériorées depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, au moment où les chefs de la diplomatie des deux puissances s'entretenaient à Moscou sur la Syrie.
par
Pierre
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Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson et le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov ont discuté pendant plusieurs heures dans une résidence du ministère des Affaires étrangères avant un déjeuner de travail et une reprise des pourparlers. Une conférence de presse est attendue dans la soirée.

Interrogé par la chaîne d'informations Mir 24 sur la qualité des relations entre Washington et Moscou, M. Poutine a déclaré qu'"on peut dire que le degré de confiance dans nos relations de travail, notamment dans le domaine militaire, ne s'est pas amélioré mais qu'au contraire il s'est dégradé".

Une guerre des mots

Les deux pays sont lancés ces derniers jours dans une guerre des mots au sujet de l'attaque chimique présumée de Khan Cheikhoun et après la volte-face du président américain, qui a ordonné le premier bombardement de l'armée syrienne depuis le début du conflit il y a six ans.

La visite de M. Tillerson en Russie, la première d'un haut responsable de la nouvelle administration américaine, devait servir à jeter les bases de la "normalisation" des relations entre les deux pays promise par Donald Trump lors de sa campagne électorale.

AFP / Alexander Nemenov

Mais l'attaque chimique présumée et l'intervention américaine qui l'a suivie ont provoqué un nouveau regain de tensions aux accents de Guerre froide entre les deux puissances et éclipsé tous les autres dossiers.

Au début de son entretien avec le secrétaire d'Etat, M. Lavrov a dit vouloir comprendre "les intentions réelles" des Etats-Unis en matière de politique internationale, afin d'éviter une "récidive" de la frappe américaine en Syrie et de travailler à la création d'un "front commun contre le terrorisme".

"Notre ligne de conduite se base sur le droit international et non pas sur un choix du type 'avec nous ou contre nous'", a déclaré le ministre.

M. Tillerson a de son côté dit souhaiter un échange "ouvert, franc et sincère", destiné à "davantage clarifier les objectifs et intérêts communs" et les "nettes différences" dans l'approche des deux pays sur les principaux dossiers.

Un vote à l'Onu

Dans le même temps, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont présenté au Conseil de sécurité un nouveau projet de résolution demandant la coopération du régime syrien dans une enquête sur l'attaque chimique.

La diplomatie russe a d'ores et déjà fait savoir mercredi après-midi que ce projet de résolution est "inacceptable" en l'état.

"En l'état, ce projet est pour nous inacceptable et nous n'allons pas voter en sa faveur, bien sûr. Nous allons voter contre si nos partenaires n'écoutent pas nos appels", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov alors que le vote du Conseil de sécurité de l'ONU est prévu à 19h GMT.