Dan Gagnon sur le MMA: «J'ai peur de finir ma carrière avec la tronche de Mickey Rourke!»

Grand fan de MMA, Dan Gagnon a endossé le costume de maître de cérémonie du gala "Volition" à Mont-Saint-Guibert. L'humoriste québécois prophétise une popularité grandissante pour la discipline en Europe. «Restons patients et réjouissons-nous de chaque étape.»
par
Gaetan
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Votre vœu est exaucé! Vous êtes entré dans la cage!

«Oui (rires). J'ai toujours aimé les sports de combat. Je regardais le hockey sur glace quand j'étais jeune et après les «Saturfay nights fights». Quand j'ai découvert le MMA, c'était comme passer du noir et blanc aux couleurs! L'aspect mental m'a toujours fasciné. Quand je fais une erreur dans mon job, les gens ne rigolent pas. Quand les combattants font une erreur, ils se font péter la mâchoire. Je me suis juste entraîné quelques fois mais jamais sérieusement. J'ai peur d'aimer trop ça et de finir ma carrière avec la tronche de Mickey Rourke! (rires).»

Ce soir, c'est la voix qui a encaissé.

«Oui mais ça ira mieux demain! La premières fois, j'avais tellement hurlé que j'avais mal à la tête. D'habitude, les annonceurs ont de belles voix graves mais j'ai une voix de cartoon. Tout ce que je peux faire, c'est gueuler et devenir tout rouge! Mais c'est pour l'ambiance et on peut se permettre d'être aussi intense parce que cet événement est 100 fois plus détendu que la plupart des matches de foot de kets de huit ans. Ici, les gens s'encouragent et quand le match est fini, l'ambiance est familiale et pleine de respect pour l'adversaire. Quand des gens se mettent des pains sur la gueule, c'est facile d'avoir une mauvaise réputation mais c'est un sport qui véhicule de belles valeurs.»

Comment voyez-vous la réticence européenne face au MMA?

«Elle est assez logique. Au Québec, ce sport a été autorisé, puis interdit puis re-autorisé. On a même fait des galas dans des réserves amérindiennes pour contourner la législation. Un nouveau sport, ce n'est facile à aimer mais une nouvelle star, c'est évident. Au Québec, Georges Saint Pierre (GSP) a donné un coup d'accélérateur à la discipline. C'est le côté patriotique. En Belgique, il a fallu un Jean-Michel Saive et une Tia Hellbaut pour populariser le ping-pong et le saut en hauteur. Et dès que les Diables marquent un demi-goal, c'est la folie! Et c'est beau! Le sport et le MMA se développent par étapes. Conor Mc Gregor et Ronda Rousey transcendent ce sport. En comédie, on dit qu'il faut dix ans pour être bon du jour au lendemain. Il faut être patient, ça se fera graduellement. Le sport est entre de bonnes mains. Que des passionnés qui mettent leurs tripes et leurs portefeuilles sur la table.»

Les avancées sont-elles suffisantes?

«Oui, on vit une belle période. Outre Tarec Saffiedine qui est l'ambassadeur belge, il y a récemment Cindy Dandois qui a signé à l'UFC et d'autres combattants qui ont signé avec «Cage Warriors». Il y a Griet Eeckhout qui a signé à Montréal… Tous ces gens sont ici à Mont-Saint-Guibert. Donc il ne faut pas être frustré de ce qui n'a pas encore été fait mais au contraire se réjouir de ce qui a été fait et se demander comment on peut améliorer les choses.»

Et comment, d'après vous?

«Juste ‘More of the same'. On a connu deux événements MMA à Mont-Saint-Guibert en six mois qui ont ramené plus de 1.000 personnes. Il se passe quelque chose. Quand on voit que les combattants étrangers viennent ici, ça augmente le bassin et le niveau. En même temps, qu'est-ce que j'en sais. Si j'étais au courant de tout ça, je vendrais mes conseils des millions d'euros. Et pour le moment, il y a zéro personne dans le monde qui a eu besoin de mes conseils pour réussir (rires)! Mais ça avance. La récompense ne sera pas pour demain mais profitons de la belle période actuelle et montrons aux gens que ça existe. Si ça se trouve, il y a un ket de Mont-Saint-Guibert qui est venu voir aujourd'hui le gala et ce sera peut-être lui le prochain champion qui signera des autographes!»

Gaëtan Gras