Logement intergénérationnel : une colocation enrichissante entre étudiants et personnes âgées

L'association "1 toit 2 âges" propose des logements intergénérationnels en Belgique. Une cohabitation entre personne âgées et étudiants basée sur l'échange et le respect.
par
Gaelle
Temps de lecture 4 min.

Cécile 84 ans et Emma 18 ans, vivent l'expérience du logement intergénérationnel depuis désormais 6 mois. Après un échange téléphonique et une rencontre, les deux femmes ont décidé de vivre en colocation. Cela a été rendu possible grâce à l'association  "1 toit 2 âges".

Pour Cécile, l'encadrement de l'association est une aide, « en tant que personne seule, l'association apporte un cadre qui permet de nous aider et de nous rassurer ».

Quant à Emma, étudiante française à Bruxelles,  « Un loyer seul, était lourd à prendre en charge et la présence de Cécile apporte un point de repère fiable dans un pays étranger ». Pour l'étudiante cela lui apporte « un cadre de vie calme et reposant ».

« Tout le monde est déjà seul dans les villes, les étudiants comme les personnes âgées n'aiment pas forcément vivre seuls. L'association propose un cadre calme et convivial pour étudier. Mais aussi une expérience sociale, qui nous permet d'accompagner des personnes d'une autre génération dans leur quotidien » déclare Emma.

Une expérience humaine avant tout

90% des seniors se disent attachés à leur logement et souhaitent vivre le plus longtemps possible chez eux. Les logements intergénérationnels proposent donc une solution sociale et originale pour pallier à l'isolement. Bien que régie par un contrat d'hébergement précaire provisoire, l'expérience est avant tout un échange humain. L'association crée des binômes qui s'organisent ensemble pour le bon fonctionnement de leur cohabitation. Une relation fondée sur la communication et l'échange. D'après Cécile, « c'est avant tout un rapport de sincérité, où l'on se dit ce qui va et ne va pas. » 

"1 toit 2 âges" crée aussi des événements, lors de la chandeleur par exemple. Pour que la communauté de personnes âgées et d'étudiants se rencontre et partage sur leur mode de vie.

Une colocation intergénérationnelle basée sur l'échange et la convivialité, rassurante pour les personnes âgées mais aussi pour les étudiants et leurs familles. D'après Peggy Dubar « il s'agit avant tout de l'histoire de deux personnalités unique ».

 

Des logements économiques

L'association "1 toit 2 âges" est présente dans 8 villes de Belgique, elle encadre la cohabitation et permet de créer une relation de qualité. Les personnes âgées logent des étudiants en échange d'un service ou de seulement un peu de compagnie contre un loyer médiocre.

Ce loyer est établi par l'association qui contrôle les logements proposés et analyse les besoins et envies des seniors. Elle vérifie aussi le sérieux des étudiants lors d'un entretien. Les binômes sont fabriqués dans le but de créer une réelle connexion par rapport aux centres d'intérêt, passions et envies de partager des deux parties. Tout est étudié pour convenir au mieux aux besoins des personnes âgées mais aussi de l'étudiant et de sa famille.

Deux types de formules sont proposées, la première, "la formule service", en échange de 5 heures d'aide, l'étudiant paye seulement 180 € de loyer.

La deuxième, "la formule classique", l'étudiant apporte une présence, mais aucun service avec un loyer compris entre 180 et 300 €.  Celle-ci est celle qui a le plus de succès, 80 % des adhérents optent pour cette formule.

Les logements intergénérationnels sont donc une formule très économique. De plus, la convention d'hébergement précaire et provisoire dure seulement le temps de l'année scolaire et non l'été. Aussi, cette convention fonctionne avec les bourses des étudiants.

Un mode de vie qui séduit de plus en plus

En 2016, l'association comptait 334 binômes actifs, une évolution de 37% par rapport à 2015. Ce mode de vie fonctionne et plaît, 80 % des seniors renouvellent annuellement leur adhésion.

Peggy Dubar, une des responsables de l'association, constate une évolution. « Au début, l'association était surtout un moyen pour rompre la solitude des seniors, maintenant c'est aussi pour des raisons financières. Avec la crise de plus en plus de personnes sont à la recherche d'un complément de revenu et 300 euros ce n'est pas rien. »

L'âge moyen des accueillants tourne autour de 71 ans, malgré tout, Peggy constate une évolution. « Il y a une évolution des âges, de plus en plus de quinquagénaires divorcés ou même en couple, vivent mal le départ de leurs enfants de la maison. Ce que nous proposons se révèle donc être une bonne solution pour payer le logement étudiant de leurs enfants tout en gardant une présence à la maison.»

Aujourd'hui, l'association grandit, elle propose de plus en plus de logements, certains même chez des familles. Malgré tout, le cœur de l'association reste le logement intergénérationnel.

Si cette expérience vous intéresse, l'association est en recherche de seniors sur Bruxelles, pour plus d'informations rendez-vous sur le site de l'association . Quant aux étudiants, vous pouvez vous rendre vous aussi sur le site de l'ASBL ou sur celui votre université dans la rubrique logement. Les inscriptions ont déjà commencé pour la rentrée prochaine.