Des grandes villes à la recherche d'espaces verts

Concilier urbanisation est verdure n'est pas toujours simple. Exemple à Lille, où les autorités savent que les espaces verts sont essentiels pour que la ville reste attractive.
par
Camille
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La Métropole européenne de Lille, 1,2 million d'habitants, tente de concilier croissance urbaine et création d'espaces verts. «Le manque d'espace vert est sans doute le plus grand reproche que nous font ceux qui ne sont pas de la région. Quand on voit les parcs urbains des grandes villes du nord de l'Europe, comme Berlin, Amsterdam…», peste Bruno Bonduelle, fondateur du groupe éponyme et ancien président de la Chambre de commerce et d'industrie. «Il n'y a pas de lieu de promenade, de lieu pour respirer, c'est dramatique pour attirer les familles ou les entreprises», insiste-t-il, alors qu'il milite pour qu'une forêt soit plantée.

25 m² d'espace vert par habitant

Essentiellement en raison de son industrialisation au 19e siècle, le département du Nord est une «anomalie» démographique en France. Sa densité de population y est supérieure à 450 habitants au km², soit plus de quatre fois la moyenne nationale. «Et encore, on revient de loin en termes d'espaces verts», reconnaît Damien Castelain, président de la MEL (métropole lilloise). «Aujourd'hui, nous atteignons 25 m² d'espaces verts par habitant, on était à 15 m² en 1994…», rappelle-t-il.

Ce chiffre qui place la métropole du Nord à la traîne du classement de l'Observatoire des villes vertes: la superficie moyenne d'espaces verts dans les cinquante plus grandes villes de France se situe à 48 m2. Bruxelles, en revanche, ne fait pas beaucoup mieux, avec seulement 29 m³ par habitant.

Reconquérir les friches industrielles

La métropole a lancé un plan ambitieux, avec l'objectif de créer et aménager 500 ha supplémentaires d'espaces naturels, pour que chaque habitant puisse en avoir un à moins de 20 minutes. Elle mise notamment sur la récupération des friches industrielles. Elles ont laissé des traces béantes dans le paysage des villes du Nord, d'Armentières à Roubaix, en passant par Tourcoing ou Lille. «Pour chacune d'elles, c'est à chaque fois 20 ou 25 hectares» qui peut être regagné en espace vert, note M. Castelain.

Reste que pour continuer d'attirer et d'accueillir de nouveaux arrivants, les métropoles doivent croître et donc construire de nouveaux logements. «Il faut un équilibre. Mais les villes peuvent être denses et respirables», plaide Audrey Linkenheld, députée et conseillère municipale. «La densité est un principe écologique de base, qui reste le meilleur moyen de ne pas trop artificialiser les sols», rappelle-t-elle en guise de conclusion.