Ces substances toxiques qui nous pompent l'air intérieur

Alors la pollution de l'air extérieur fait la Une de l'actualité, plusieurs entreprises et ONG tentent de sensibiliser le grand public à la qualité de l'air intérieur. Sa pollution serait cinq à dix fois supérieure.
par
Gaetan
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99.000 décès par an en Europe. Le chiffre fait bondir. La pollution de nos habitations est un fléau silencieux mais mortel. La mauvaise qualité de l'air intérieur est criante vu que la «pollution y serait cinq à dix fois supérieure à celle de l'air extérieur». Une information à ne pas minimiser quand on sait que l'on passe 80% de notre temps dans des espaces clos, et qu'un homme adulte ingère près de 20kg d'air par jour.

À l'heure où un sursaut écologique, durable et biologique touche l'alimentation qui atterrit dans nos assiettes, notre environnement intérieur ne jouit pas des mêmes considérations. Et ce, alors que l'état sanitaire de nos habitations, truffées de produits nocifs, laisse à désirer. En témoigne encore la dernière étude du magazine français «60 millions de consommateurs» qui a épinglé 40 produits d'entretien toxiques (cf ci-dessous).

500 polluants

«Nos foyers sont infestés de plus de 500 polluants chimiques (formaldéhyde, monoxyde de carbone, composés organiques volatils), biologiques (moisissures, acariens, animaux de compagnie, etc.) ou physiques (amiante, radon, uranium, etc.)», s'inquiète Sammy Laamari, co-fondateur de la start-up «Air-Labo» qui a décidé de bomber le torse face au phénomène.

Sur le banc des accusés: matériaux d'isolation, de revêtements de sols, de la peinture, du vernis, des tapis… Autant d'éléments, parfois cancérogènes souvent dangereux, qui engendrent nombre d'allergies, d'asthme et d'autres maladies respiratoires. Car les complications dues à cette pollution intérieure se multiplient depuis les 30 dernières années, alerte la jeune firme. «On décompte 1/4 de personnes cliniquement allergiques actuellement contre moins de 4% en 1968», détaille le président de la Société Française d'Allergologie (SFA), Frédéric de Blay.

Un kit de dépistage

Pour pallier cette pollution, les experts préconisent l'utilisation de produits correctement étiquetés comme «sains» et «peu émissifs» mais surtout d'assurer une aération efficace des lieux de vie.

Il n'en fallait pas plus pour Air-Labo pour développer une centrale mécanique de purification de l'air, «modelée sur les systèmes de traitement de l'air des blocs opératoires et des laboratoires chimiques». «En démocratisant un kit de dépistage abordable, on espère réduire de 5% les maladies respiratoires d'ici 2050», ambitionne Sammy Laamari.

Gaëtan Gras