Soldout se donne de l'air

Charlotte Maison et David Baboulis sont heureux de vous annoncer la naissance de leur petit dernier: "Forever".
par
Pierre
Temps de lecture 4 min.

Un cinquième album où le duo s'est permis de sortir de ses codes pour s'offrir à la fois de la douceur tout en restant dans l'énergie. Et cela marche!

«The end is just a new start» est le fil rouge de cet album.

Charlotte: "C'est comme cela que je voulais appeler le morceau ‘Forever', mais c'était trop long. Mais j'avais envie de mettre en évidence cette phrase dans notre présentation. À chaque album, on se dit que c'est le dernier. Mais on a toujours envie de recommencer."

D'où l'idée de "Forever" pour donner le nom à l'album.

C: «Avec ‘Forever', on est dans l'idée que tu es toujours en train de recommencer.»

David: «De toute façon, recommencer quelque chose est toujours bon. C'est un peu pour nous l'éternel recommencement. On atteint toujours un certain niveau, l'endroit nous plaît, mais en même temps on a envie d'aller vers autre chose. On ne cherche rien de particulier en soi. Le but est de faire les choses et toujours avancer.»

Vous aviez une idée précise de ce que vous vouliez?

D: «Pas vraiment, mais on s'est dirigé tout naturellement vers quelque chose de plus posé, un peu plus calme.»

C: «En fait, on avait deux envies qui se sont mêlées: d'une part s'éloigner d'un son eighties, et d'autre part mettre la voix davantage en valeur. Mais on n'a pas discuté de la direction du style. On écrit, et cela vient tout seul.»

D: Il y a des morceaux comme ‘Oppression' et ‘Forever' qui sont arrivés assez vite dans la création. Il y avait déjà là tout un panel de possibilités. On savait que le reste allait se situer entre les deux. Et cela a bien fonctionné.»

C'est vrai qu'avec «Breaks» et «Forever», on est moins dans la percussion mais plus dans la rondeur.

C: «On est davantage dans le mode ‘chanson'. C'est plus sensible, il y a plus de chaleur dans le son et les paroles.»

Et la voix est plus lancinante.

D: «On avait vraiment envie de travailler les effets. Ce n'est pas la première fois qu'on le fait, comme pour le single ‘Wazabi'. Mais on avait envie de traiter la voix, la triturer. Et pour cela, on avait besoin de ralentir pas mal le rythme.»

C: «Ça m'arrive d'écrire des morceaux de mon côté pour d'autres projets que Soldout. David me disait souvent que je chantais différemment quand je chantais pour moi. Il pensait que je devais le faire aussi pour Soldout. Mais quand c'est rapide, c'est difficile de poser les mélodies de la même façon. On a donc ralenti le rythme.»

Sur un morceau comme «My Love», on pourrait presque parler d'influences R'n'B.

D: «Tout à fait. Et ce qui donne cette impression, ce sont ces codes comme l'effet sur la voix et le rythme. On a justement un peu hésité à la mettre dans l'album à cause de cette connotation assez forte. Mais au final, on aimait le morceau.»

C: «On a aussi travaillé avec des personnes extérieures qui nous ont convaincus de la mettre. Et au final, c'est ma préférée.»

Vous vous êtes autorisés à tester de nouvelles choses.

C: «On a moins peur. On a toujours pensé qu'on était libre en écrivant un album. Mais en fait, on écrit pour Soldout et pas pour autre chose. Quand on a écrit pour le film ‘PuppyLove', on s'est autorisé des choses que l'on ne faisait pas, et c'était chouette de tester d'autres choses. C'est toujours difficile de ne pas s'enfermer dans un style. Il faut un juste milieu entre garder l'identité du groupe et proposer quelque chose de différent.»

D: «On s'est rendu compte que ce qui était important c'est d'avoir dans chaque chose que l'on faisait, un son qui soit là. Et apparemment c'est le cas, il y a toujours cette touche qui est la nôtre, même quand on part ailleurs.»

C: «On a moins peur de s'éloigner, peut-être parce qu'on est plus tranquille avec la vie, plus philosophe, et plus vieux d'ailleurs. Tout ce qui nous arrive depuis le début, c'est tellement du bonus qu'on n'a pas envie de se prendre la tête (rires). On se sent plus libre.»

Mais comment pourriez-vous définir ce son Soldout?

D: «Ce qui se retrouve souvent chez nous, c'est une forme de pop mélancolique. Ça ressemble à un single qui pourrait passer dans n'importe quelle radio, mais en fait pas vraiment parce qu'il y a toujours ce son.»

C: «On essaye de s'en éloigner et d'aller vers un truc plus ‘happy', mais ce n'est juste pas possible. Quand on est convaincu d'avoir fait un truc plus léger, on le fait écouter et on s'entend dire ‘ah ouais c'est quand même dark'. Cette mélancolie est inconsciente. Par contre, ce qui est conscient quand on écrit, c'est qu'on pense aux live. Sur scène, on aime que ce soit plus pèchu. Il en faut donc toujours dans l'album, parce qu'on sait que ça va nous manquer.»

Pierre Jacobs

Soldout sera en concert le 30 mars au Reflektor, le 6 juillet aux Ardentes, le 5 août au Ronquières Festival, le 12 août au BSF et le 19 octobre à la salle de La Madeleine.