L'Europe peine à protéger ses lapins

Alors que l'Europe est le premier producteur mondial de lapins, l'instauration de normes minimales de protection de ces animaux d'élevage coince en raison du blocage effectué par les principaux pays producteurs.
par
Gaetan
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Sans aborder les conditions intolérables dans lesquelles sont élevés les lapins destinés au commerce de la fourrure, ceux qui sont engraissés pour être mangé ne vivent dans des atmosphères plus joyeuses.

Surpopulation, manque d'hygiène, maladies, les individus de ces élevages ne sont pas épargnés et doivent souvent être truffés d'antibiotiques pour être « propres » à la consommation.

340 millions de lapins en Europe

Avec 340 millions de lapins élevés chaque année pour la production de viande, l'Union Européenne détient la palme de premier producteur mondial. Même devant la Chine.

Ce mardi, le parlement européen se penchera sur le vote d'une proposition qui vise à instaurer des mesures de protection des lapins d'élevages. A l'heure actuelle, ces élevages ne sont soumis à aucune norme européenne.

« Réduire les antibiotiques dans nos assiettes »

« Améliorer les conditions de vie et de bien-être des lapins permettra de mieux prévenir les maladies, et, par conséquent, l'utilisation exagérée d'antibiotiques qui finissent par se retrouver dans nos assiettes » réagit Marc Tarabella (PS) en charge de la Protection des Consommateurs mais aussi de l'Agriculture au Parlement européen.

Persuadé qu'un équilibre « entre le bien-être animal, la situation financière des agriculteurs et l'accessibilité de la viande de lapin pour les consommateurs » est possible, le député européen préconise notamment l'abandon progressif des cages en batterie au profit « d'autres systèmes tels que les enclos, ou les parcs ».

Pour encourager les élevages durables respectueux du bien-être animal, le socialiste propose l'utilisation des fonds européens dédiés au développement rural.

Les gros producteurs bloquent le vote

Mais ces revendications sont loin d'être acquises car en janvier dernier déjà, un premier vote sur cette proposition avait été balayé en raison des réticences de certains états membres, les plus gros éleveurs, à légiférer.

« Avec les représentants des pays qui élèvent massivement les lapins en batterie, la droite conservatrice a réussi à obtenir une courte majorité contre la demande de législation en groupe de travail Agriculture », déplore M. Tarabella.