"Unia flamand" : pourquoi ça ne se fera pas

Deux administrateurs étiquetés N-VA d'Unia, le centre interfédéral pour l'égalité des chances, plaident en faveur d'une institution flamande. Cela a pourtant peu de chance de se faire: ça serait contraire au droit européen.
par
Camille
Temps de lecture 2 min.

Selon les deux administrateurs N-VA d'Unia, ce sont surtout les francophones qui posent des problèmes au sein du centre interfédéral pour l'égalité des chances. Aussi proposent-ils de créer un équivalent flamand. Tout juste entrée en fonction, la nouvelle secrétaire d'État à l'Égalité des chances, Zuhal Demir (N-VA) avait accusé Unia d'être «obsédé par les discussions sur le Père Fouettard». L'administrateur Matthias Storme, juriste chercheur à la KUL, estime que la structure interfédérale du centre n'est pas adéquate. «Nous devons nous demander si c'est le bon choix», a-t-il expliqué, en faisant référence à des travaux de son université recommandant des institutions séparées. La cdH Joëlle Milquet n'a guère gouté ces critiques.

Cette demande ne devrait pourtant pas mener à une scission du centre codirigé par Els Keytsman et Patrick Charlier. La création d'un centre interfédéral pour la lutte contre la discrimination a été imposée par une directive européenne de 2000. «Cela signifie que la N-VA propose de se mettre en infraction du droit européen en plaidant pour une institution flamande», souligne le ministre wallon de l'Égalité des chances, Maxime Prévot (cdH).

20% de dossiers supplémentaires

Pour lui, les propos de la N-VA sur Unia «s'inscrivent dans une certaine défiance en Flandre et particulièrement dans le chef des nationalistes qui n'est pas neuve à l'égard de ce service public indépendant et fédéral». «L'an dernier, le Centre s'est trouvé un nouveau nom. Rebaptisé Unia, il a gagné en visibilité et en efficacité, puisqu'il a enregistré une augmentation de 20% du nombre de dossiers. Cela a peut-être gêné certains…», ajoute Maxime Prévot.

Du côté du MR, associé à la N-VA au niveau fédéral, on se dit satisfait du modèle interfédéral d'Unia. «Régionaliser Unia ou les droits de l'homme n'a pas de sens», indique le porte-parole des libéraux francophones.