"On Body and Soul" reçoit l'Ours d'or: retour sur le palmarès de la Berlinale

Le long métrage «On Body and Soul» de la réalisatrice hongroise Ildikó Enyedi a emporté samedi soir l'Ours d'or de la 67e édition de la Berlinale. Il s'agit de la récompense principale de ce grand festival international.
par
Nicolas
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"On Body and Soul" de la Hongroise Ildikó Enyedi a obtenu la plus haute récompense de la 67e Berlinale, face notamment à celui du Finlandais Aki Kaurismäki sur les réfugiés, favori des critiques.

Le film lauréat parle d'un homme et d'une femme se désirant mais ne parvenant pas à communiquer, sauf dans un rêve qu'ils partagent, où elle apparaît en biche et lui un cerf dans une forêt enneigée. Ils vont tenter de se rapprocher en évoquant leurs songes qui les emmènent loin de l'abattoir où ils travaillent.

«Nous voulions un film simple, clair comme de l'eau de roche et nous ne savions pas si le public allait nous suivre car le film se voit uniquement avec un coeur empreint de générosité», a déclaré la réalisatrice en recevant son prix.

La meilleure réalisation à  Kaurismaki

Le jury de la Berlinale, présidé par le cinéaste néerlandais Paul Verhoeven, a décerné le prix du meilleur réalisateur à Aki Kaurismäki pour son film «L'autre côté de l'espoir».

Plaidoyer pour les réfugiés, le film parle de la rencontre entre un migrant syrien échoué contre son gré dans la grisaille finlandaise, et un restaurateur local séparé de sa femme alcoolique, qui va lui venir en aide.

La Sud-coréenne Kim Min-hee a de son côté reçu le prix de la meilleure actrice pour son interprétation dans le film de son compatriote Hang Sang-soo ("On the Beach at Night Alone"). Elle y joue une actrice malheureuse après un échec amoureux avec un réalisateur.

L'Autrichien Georg Friedrich a lui été couronné pour son rôle dans «Bright nights», où il incarne un père taiseux qui tente de renouer avec son fils adolescent lors d'un voyage en Norvège.

Des films de combat

Parmi les autres prix décernés samedi soir, le réalisateur franco-sénégalais Alain Gomis a reçu le Grand prix du jury pour son film «Félicité», le portrait d'une chanteuse de bar à Kinshasa se battant pour son fils victime d'un accident.

Le Chilien Sebastian Lelio a reçu le prix du scénario pour «Una mujer fantastica», portrait d'une femme transgenre qui doit se battre pour exister à la mort de son compagnon. L'actrice Daniela Vega, elle-même transgenre, a fait sensation à Berlin et était donnée parmi les favorites pour un prix d'interprétation féminine.

Enfin, le Prix Alfred Bauer, en mémoire du fondateur du festival pour un film qui ouvre de nouvelles perspectives, a récompensé «Pokot» de la réalisatrice polonaise Agnieszka Holland ("Europa, Europa"), qui signe un conte à la fois féministe et écologiste.

Une catégorie propre pour le documentaire

Le jury de la Berlinale a décerné dimanche le prix du meilleur documentaire, une nouveauté de cette 67e édition, à une expérience cinématographique en forme de thérapie collective sur le traumatisme d'anciens prisonniers palestiniens.

Présenté en avant-première au festival du film de Berlin, «Istiyad Ashbah» ("Ghost Hunting"), second long-métrage du cinéaste palestinien Raed Andoni, reconstitue dans un hangar de Ramallah un centre d'interrogatoire israélien. A travers des jeux de rôle, d'anciens détenus vont revivre leur détention y compris les mauvais traitements.

«Je travaille avec des personnes qui vivent dans un lieu vraiment très sombre et que vous honorez grâce à toute cette lumière», a déclaré le cinéaste en recevant son prix.

 Sous le régime de la «détention administrative» des milliers Palestiniens qu'Israël considèrent comme dangereux pour la sécurité de l'Etat hébreu sont incarcérés. Certains disent avoir été victimes de torture, ce qu'Israël nie.

Le festival du film de Berlin avait décidé cette année d'ajouter à son palmarès un Prix du meilleur documentaire, insistant sur l'importance de ce genre cinématographique dans un contexte politique mondial bouleversé.

Une co-production belge s'est distinguée

Le film «InSyriated» du réalisateur belge Philippe Van Leeuw a remporté le Prix du Public de la section Panorama. Il s'agit du second prix remporté par le long métrage au festival, après le Label Europa Cinema décerné vendredi.

Présenté en première mondiale à Berlin, «InSyriated» est le deuxième long métrage du réalisateur. Il évoque la situation d'une famille en Syrie, à Damas, en pleine guerre.

Le Prix du Public existe depuis 1999 et est attribué sur base des votes du public à l'issue des projections.