Famille, amis et travail restent des valeurs-refuges

Le nouveau baromètre bien-être et confiance de Solidaris montre que notre entourage proche est celui qui nous fait le plus de bien.
par
Nicolas
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Pour la deuxième année consécutive, la mutualité socialiste Solidaris a sondé le sentiment de bien-être et de confiance des Belges. Cette étude large a pris le pouls de la population (913 personnes interrogées par internet et téléphone) à la fois sur sa santé psychique et physique, mais aussi sur son ressentir sur ses conditions de vie, son rapport à la société et à soi.

L'indice général pour l'année 2016 qui compile toutes ses dimensions n'a que peu évolué par rapport à 2015. Les aspects «santé» sont ainsi globalement en légère hausse ou stable, deux tiers des personnes interrogés (64 %) se considérant en bonne voire très bonne santé physique.

Près de 30% des Belges disent ressentir du stress élevé et de l'anxiété quasiment au quotidien.

Les plus faibles, les premiers touchés

C'est davantage lorsque l'on examine les «conditions objectives de vie» (niveau de vie, rapport au travail, loisirs,...) que les constats sont plus préoccupants. Ainsi, une personne sur cinq dit finir dans le rouge à la fin du mois. 40% des sondés ont dû renoncer à des activités culturelles par manque de moyens. Et ce ne sont que quelques-unes des observations d'une précarité grandissante, estime Solidaris. Les chiffres sont d'autant plus importants dans des catégories de populations plus fragilisées (demandeurs d'emploi, personnes en incapacité de travail,...)

.Il ressort du sondage que l'entourage proche (famille et amis) constitue un environnement sécurisant. Près de 66% des répondants estiment que la famille est le seul endroit où l'on se sent bien et détendu, une proportion en hausse de six points sur un an.

Quant au milieu professionnel, trois quarts des Belges réfutent un sentiment d'être en compétition avec leurs collègues et deux tiers se disent satisfaits des relations avec leurs supérieurs. Mais la peur de perdre son emploi et le difficile équilibre entre vie privée et vie publique restent importants rendant assez ambiguë notre relation au travail.

Des institutions qui ne convainquent guère

Corollaire à ce que ce soit les proches qui nous font nous sentir bien, les institutions traditionnelles recueillent de moins en moins la confiance des citoyens. D'autres sondages l'ont déjà démontré.

Dans celui de Solidaris, si la famille, le conjoint, le médecin généraliste ou les amis sont en tête de classement, les grandes entreprises, les banques et compagnies d'assurance, les gouvernants et partis politiques ne sont pas vraiment vu comme des acteurs pouvant améliorer la vie des personnes sondées. Près de 70 % d'entre elles trouvent que l'offre politique ne répond pas vraiment à leurs attentes.

Les médias ne sont guère davantage dans le cœur de la population. Un cinquième des Belges considèrent n'avoir pas vraiment accès à une information de qualité.

Un sondage à visée politique

Certains pourrait s'étonner de voir une mutualité se pencher sur des questions aussi large que le politique, le rapport à la société. Pour les dirigeants de Solidaris, cela fait partie de ses tâches. «Nous ne somme pas qu'un organe de remboursement. Le bien-être fait aussi partie de nos missions», déclare Martin Wauthy, directeur marketing. Une vision que partage bien évidemment Jean-Pascal Labille, le secrétaire général de la mutualité socialiste. Il souligne l'importance d'une approche compréhensive de la société, qui inclut dont plusieurs aspects dont les conditions de production du bien-être que sont les moyens financiers, le combat contre les inégalités.

«La société ne va pas bien . Ce sentiment se ressent dans l'enquête», souligne Jean-Pascal Labille. «Nous voulons conscientiser et sensibiliser les institutions à s'immerger dans le réel. La précarité est grande or la sécurité sociale est attaquée. On rend coupables les chômeurs et les malades, leur infligeant une double peine!» Solidaris vise clairement l'action du gouvernement fédéral et particulièrement la politique de santé de Maggie De Block.