Déficit: la Belgique n'est pas encore sortie de la zone de danger

Le déficit budgétaire qui baisse à 2,2%, selon la Commission européenne, et la dette publique également en légère baisse ne signifient pas que la Belgique est sortie de la zone de danger européenne.
par
Pierre
Temps de lecture 2 min.

Le pays risque toujours d'être le premier Etat membre à être placé en surveillance renforcée car il réduit sa dette trop lentement.

Selon les prévisions économiques d'hiver de la Commission européenne, la Belgique a terminé 2016 avec un déficit budgétaire nominal de 2,9%. Cette année, le déficit devrait être de 2,2%, soit bien plus que les 1,7% sur lesquels le gouvernement tablait dans son projet de budget soumis à la Commission.

C'est cependant bien en-dessous du seuil des 3%, ce qui permet d'éviter une nouvelle procédure de déficit excessif.

Une telle procédure peut cependant être lancée contre un pays qui ne ramène pas suffisamment vite son taux d'endettement vers la barre des 60%. Dans l'histoire du Pacte européen de stabilité et de croissance, ce n'est cependant jamais arrivé.

Un endettement trop lourd

Fin de l'an dernier, la Belgique et l'Italie s'étaient fait taper sur les doigts pour leur dette trop élevée, sans plus. La Commission travaille à un rapport sur la dette, mais sa publication est reportée à mai, quand les chiffres définitifs pour 2016 seront connus.

Actuellement, la Commission estime que le taux d'endettement de la Belgique était de 106,8% du PIB en 2016, qu'il sera de 106,5% en 2017 et de 106,1% en 2018. Cette réduction est trop lente, selon les normes européennes.

La Commission tient compte, pour son analyse de la réduction de la dette, de l'amélioration du déficit budgétaire structurel (sans les effets conjoncturels et les mesures 'one shot'), qui doit être d'au moins 0,6 point de pourcentage par an en moyenne.

En 2016, le déficit structurel belge aurait dû être de 2,5%, contre 2,6% en 2015. Cette année, il devrait baisser à 2,0%.

Dans les couloirs de la Commission, on indique que 2016 était "une année problématique", car le déficit budgétaire n'a pas diminué. Le fait que l'amélioration du solde en 2016 et 2017 ne paraisse pas être supérieure à 0,3 pour cent est particulièrement problématique. Cela pourrait aboutir à l'ouverture, d'ici quelques mois, d'une nouvelle procédure de déficit excessif contre la Belgique.