La sortie prochaine de détenus radicalisés présente un «risque»

La sortie prochaine de prison de membres de groupes djihadistes radicalisés après avoir purgé leur peine, présente un «risque» pour la société belge, a prévenu la chercheuse et spécialiste de l'islam Corinne Torrekens.
par
Pierre
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«Je lance un message d'alerte et d'attention: un certain nombre d'individus qui sont liés au groupuscule de Sharia4Belgium et du 'Resto du Tawhid' (l'association du Belge converti à l'islam Jean-Louis Denis, dit «Le Soumis», à Bruxelles, ndlr) vont sortir de prison dans les mois qui vont venir. Et je ne suis pas certaine des politiques de prévention qui ont pu être mises en place» en prison pour favoriser leur déradicalisation, a-t-elle affirmé devant la commission d'enquête parlementaire sur les attentats de Bruxelles.

«C'est en prison qu'une partie de l'idéologie a été radicalisée», a ajouté Mme Torrekens, qui est directrice de DiverCity, un groupe de conseil en sciences sociales et politiques lié à l'Université libre de Bruxelles.

La prison, ce lieu de radicalisation

«La prison est aussi une porte de passage» pour une radicalisation de certains, notamment des jeunes d'origine immigrée issus de la 3ème génération, qui mettent à rejeter le système dans le lequel ils ont grandi, a-t-elle souligné.

Selon elle, il reste des choses à mettre en oeuvre en ce qui concerne les prisons, pour la formation initiale des gardiens qui encadrent de tels détenus et pour la prise en charge des détenus.

Elle n'a pas apporté de «solution toute faite» à la discussion en cours sur l'emprisonnement des détenus radicalisés soit dans des ailes dédiées des établissements pénitentiaires -qui «amène à la concentration des profils les plus radicalisés»- et leur dispersion, «avec l'autre risque, qu'ils contaminent des détenus qui ne présentent pas de risque au moment de leur entrée en prison».

Mme Torrekens a expliqué que les conditions de détention existant dans certaines prisons belges et «proches de l'inhumanité» risquent de nourrir «ces logiques d'humiliation et de victimisation» qui contribuent au processus de radicalisation.