Des policiers birmans condamnés après des exactions sur des Rohingyas

Trois policiers ont été condamnés à deux mois de détention pour avoir frappé des villageois musulmans rohingyas dans le nord-ouest de la Birmanie lors d'une opération de police filmée, ont indiqué des sources sécuritaires.
par
Gaetan
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«Ils n'avaient aucune intention de les blesser», a déclaré un officier de police sous le couvert de l'anonymat. «Pendant l'opération, les villageois ont lancé des injures aux forces de sécurité» a-t-il ajouté précisant «la décision a été prise parce qu'ils n'ont pas suivi la procédure de police».

Début janvier, plusieurs policiers avaient été arrêtés après la diffusion sur internet d'une vidéo montrant des forces de l'ordre s'en prendre physiquement à des villageois de la communauté rohingya. L'auteur de la vidéo, un policier, fait partie des policiers condamnés.

L'ONU demande une commission indépendante

La commission gouvernementale birmane chargée d'enquêter sur les troubles dans le nord-ouest du pays n'est pas «crédible», pour les Nations unies qui appellent à la formation d'une commission indépendante.

L'armée birmane a lancé le 10 octobre une offensive d'envergure dans l'Etat Rakhine (ouest) après des raids meurtriers de groupes armés contre des postes-frontières.

L'ONU dénonce une vaste entreprise de répression «généralisée et systématique» menée essentiellement par l'armée à l'encontre des Rohingyas et ayant abouti à un «nettoyage ethnique» et «très probablement» à des crimes contre l'humanité.

Plus de 90.000 déplacés

Depuis octobre, quelque 70.000 Rohingyas ont fui vers le Bangladesh et 22.000 autres ont été déplacés à l'intérieur du pays pour fuir ce que l'ONU a qualifié de «politique de la terreur».

Aung Tun Thet, membre de la commission gouvernementale, a balayé les critiques de l'ONU mardi, estimant qu'ils étaient à la recherche de la «vérité».