L'urbanisation appauvrit la biodiversité à grande échelle

L'urbanisation appauvrit la biodiversité à grande échelle, selon les conclusions d'une étude menée par les biologistes de l'Institut royal des Sciences naturelles (IRSNB), sur plus de 80 sites en Belgique.
par
Pierre
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«Pour la première fois, nous voyons comment l'urbanisation mène à l'uniformisation des insectes», affirme le chercheur Frederik Hendrickx.

Avec 300 habitants au km², la Belgique est l'un des pays les plus urbanisés d'Europe, avec des conséquences inévitables pour la faune.

À l'aide de pièges à insectes, les biologistes de l'IRSNB ont exploré 81 sites en Belgique et comparé la composition des populations de coléoptères de zones rurales et de zones urbaines.

Leurs recherches ont montré qu'un plus grand nombre d'espèces appréciant la chaleur évoluent en milieu urbain. Les matériaux sombres comme l'asphalte emmagasinant plus de chaleur, les températures sont plus élevées en ville. De plus, les zones vertes (parcs, jardins, etc.) y sont aussi plus fragmentées. «Cela explique pourquoi les espèces de coléoptères à ailes courtes (qui ne peuvent pas parcourir de longues distances) sont moins fréquentes en ville», soulignent les chercheurs.

Une uniformisation de la nature

Pour le biologiste Frederik Hendrickx, «l'urbanisation mène à l'uniformisation. Les conditions de vie en ville favorisent fortement des caractéristiques spécifiques comme une forte capacité de propagation et un penchant pour la chaleur. Par conséquent, vous ne retrouvez en zone urbaine que quelques espèces, toujours les mêmes, y compris dans un parc boisé où vous auriez pu vous attendre à une diversité plus importante et similaire à celle d'une forêt en zone rurale. Et ce qui vaut pour les coléoptères vaut également pour bien d'autres espèces animales et végétales», précise-t-il.

L'étude, publiée dans la revue «Global Change Biology», est l'une des premières à démontrer à une si grande échelle les effets de l'urbanisation sur les populations d'insectes. «Comprendre ces modifications est important pour pouvoir, à long terme, évaluer et anticiper leurs conséquences sur les écosystèmes», conclut l'IRSNB.