Pourquoi vous devriez tester la cascade de glace

Finie l'époque du «tout ski». Les stations de sports d'hiver diversifient leur offre. Les vacanciers peuvent se prélasser aux thermes, marcher tranquillement en raquette… Ou escalader des cascades de glace. Sûrement un des sports les plus impressionnants.
par
Camille
Temps de lecture 2 min.

On vous prévient tout de suite : vous n'oublierez pas votre première escalade sur glace. La discipline a tout pour ne pas être un moment de plaisir. Le principe est simple : on plante les piolets au-dessus de sa tête, on monte les pieds. On déplante son piolet, qu'on a pris soin de ne pas planter trop fort malgré le besoin de se sentir bien ancré à la glace, on le retape un peu plus haut, puis on remonte les pieds. et ainsi de suite. Soyons clairs : tout au long de la montée, le grimpeur connait souffrance, fatigue, et peur.

1-Le froid

Il faut tout d'abord partir dans le froid. Cette sensation ne fera qu'augmenter au fur et à mesure de l'effort. La faute à la glace, d'abord, qui dégage une fraicheur permanente. Pourtant, on ne s'en décollerait pour rien au monde, par crainte de retourner sur le plancher des vaches en quelques secondes. Evidemment, les cascades de glaces sont logées dans des zones ombragées de la falaise, où elles gèlent plus vite en hiver. Inutile donc de compter sur un rayon de soleil pour se réchauffer.

AFP / S. Boszon

2-La fatigue

Dans ces conditions, il n'existe qu'une seule source de réconfort : l'effort physique et la chaleur qu'il provoque. Un rare moment de bien être qui se paye à chaque pause. Lors du moindre arrêt, la transpiration dégagée pendant l'effort se transforme en un piège glacial. Enfin, qu'on se rassure : l'effort sera au rendez-vous. D'ailleurs, une journée de cascade de glace, ca n'est que de l'effort. Après plusieurs heures de pratique, planter un piolet de traction relève parfois de l'effort suprême. Pour ne pas parler de la traction, qui semble parfois être un geste impossible. Une fois le soir venu, les plus résistants ont encore la force de boire un verre. Pour les autres, le lit est la seule option. D'ailleurs, mieux vaudra avoir prévu un repas au restaurant : tenir une casserole pleine d'eau pourrait être l'effort de trop.

3- La peur

Cette fatigue sera accentuée par la peur. Tout au long de la montée, le grimpeur fait face, au mieux, à la crainte que les vis qui assurent sa progression ne lui fassent faux bon. Au pire, il redoute que ça ne soit l'ensemble de la cascade qui s'effondre. Une inquiétude qui prend tout son sens lorsqu'on voit couler de l'eau derrière le gros glaçon que l'on escalade. Autant dire que la présence d'un guide professionnel est indispensable.

AFP / A. Kenare

4- Le doute

Face à la peur, rien de tel que taper fort, pour s'assurer de disposer de bons ancrages. C'est rassurant, mais épuisant et inutile. Mais qu'importe, le grimpeur débutant tape, tant et tant que des morceaux de glace lui volent au visage tout au long de la journée. Et quand il ne recoit pas ses projection, c'est un morceau de glace décroché par le premier de cordée qui lui tombe dessus. Bonne nouvelle tout de même : on grimpe casqué, ce qui permet de limiter la casse.

5- Un moment unique

Alors pourquoi escalader des torrents gelés ? On n'a pas trouvé de réponse claire, tant tout pousse à les fuir. Et pourtant, il y a dans ces montagnes de glace quelque chose qui appelle sans cesse à y retourner. Peut-être les paysages qui nous entourent. Surement un peu la recherche du grand frisson. Certainement l'envie de vivre une expérience unique. Après un bref repos, on a souvent qu'une envie : y retourner, et vite.

Où pratiquer?

A faire avec l'encadrement de professionnels uniquement. Plusieurs stations alpines proposent cette activité. A Saint-Gervais, au pied du Mont Blanc, compter 70€ pour une demi-journée de pratique. Possibilité de pratiquer le ruisseling, une activité accessible pour les plus jeunes (marche et escalade sur des ruisseaux, nettement moins raides que les cascades).