Quelques conseils pour un « chez-soi » qui sent bon… mais sans pollution
À éviter à tout prix
Une règle absolue : ne pas brûler. On le sait aujourd'hui, toute méthode avec combustion dégage des COV (composés organiques volatils) qui polluent l'air ambiant. On oublie donc les brûle-parfums et autres lampes à brûler.
Il existe des diffuseurs de parfums « tout faits » dans le commerce, qui n'utilisent pas la méthode de combustion. C'est l'idéal. Sauf si ce sont des parfums de synthèse ! Car même diffusées de manière douce, les molécules de synthèse peuvent être irritantes et allergisantes. Elles peuvent même venir perturber votre système endocrinien (voir interview). On vérifie donc bien que le parfum que l'on achète soit à base de produits naturels et idéalement bio.
À utiliser les yeux fermés
Les méthodes de diffusion douce comme la capillarité (des petits bâtonnets de bois trempés dans un mélange d'huiles essentielles par exemple) sont à privilégier. Il existe également des diffuseurs électriques, à nébulisation ou à ultrasons. Toutes ces méthodes sont idéales, pour autant que l'on utilise des huiles essentielles naturelles, pures et bio ( marquées d'un de ces quatre labels : Ecocert, Cosmebio, Nature&Progrès ou AB). Par contre, les huiles essentielles étant de puissantes molécules, mieux vaut acheter des mélanges « tout-faits » que l'on peut dénicher très facilement en magasins bio et qui seront bien dosés.
Et bien sûr, les branches de sapin et les oranges piquées de clous de girofle sont des alliés efficaces, économiques, et parfaitement inoffensifs.
À utiliser avec modération
Les bougies ainsi que l'encens utilisent la combustion. On devrait donc les éviter. Mais rien ne sert d'être radical. Si vous appréciez ce genre de produits, on ne peut que vous conseiller alors de les utiliser avec modération, de bien aérer votre lieu de vie –l'idéal, c'est 15 minutes par jour- et de choisir des produits naturels et de qualité. On évite absolument les produits de synthèse, pour les raisons expliquées précédemment. Pour les bougies, le must, c'est la cire d'abeille. Et pour les bâtonnets d'encens, privilégiez ceux conçus dans des bois nobles (bois de santal, Palo Santo, bois de Cèdre…), et labélisés « ICEA ».
Interview
« D'abord, aérer ! »
Alain Nicolas, médecin directeur du Service provincial de Contrôle médical du SAMI (service d'analyse des milieux intérieurs).
Quel type de pollution peut-on retrouver en utilisant des diffuseurs de parfums d'ambiance de synthèse?
« On peut retrouver dans l'air tous les produits chimiques contenus dans le parfum artificiel utilisé, dont certains peuvent être des perturbateurs endocriniens susceptibles d'altérer notre santé (bisphénol A, parabènes, pesticides, phtalates…). Les bougies et parfums d'ambiance, ainsi que les nettoyants ménagers parfumés peuvent causer des allergies, des irritations des yeux, des voies respiratoires et de la peau ou encore des troubles du système nerveux. »
Ce sont souvent des « nano particules », quelles sont les problèmes liés ces molécules en particulier?
« Le souci des nanoparticules, c'est qu'elles s'infiltrent facilement dans l'organisme. Plus elles sont petites, plus c'est nocif car elles parviennent à passer les différentes barrières membranaires pour s'infiltrer plus bas dans l'arbre respiratoire. »
Des recommandations pour parfumer son intérieur de manière saine?
« D'abord, aérer ! Ensuite, repérer les sources de mauvaises odeurs et les traiter. De manière générale, tous les parfums de synthèse sont à proscrire. Il vaut ainsi mieux se limiter à ce que la nature propose: fruits d'eucalyptus, peau d'agrumes, clous de girofle, branche de sapin, bois de santal, rose, muguet, … Si l'on utilise les huiles essentielles, il vaut mieux les diffuser dans l'eau et non avec un diffuseur qui les brûlent. »