7 choses qu'on a retenues de la 7ème cérémonie des Magritte

Ce samedi au Mont des Arts, le tapis bleu a fait son grand retour : pour la septième fois d'affilée, les Magritte du cinéma belge francophone ont récompensé les meilleurs ( ?)  films de l'année.  Des grands absents aux grands gagnants, des coupes de Champagne aux discours alambiqués : Metro s'est glissé en coulisses pour décortiquer le meilleur et le pire de la soirée.
par
Marie
Temps de lecture 3 min.

1. Pas de Magritte sans Machins

Née un an après les Magritte, la cérémonie des Machins est désormais une tradition. Ces récompenses alternatives sans paillettes ni tapis rouge se tiennent la veille, dans une ambiance décontractée et gentiment chaotique. Les lauréats reçoivent des moules en or, et l'on y croise pêle-mêle nommés aux Magritte et techniciens de l'ombre. Entre les deux cérémonies, pas question de se faire la guerre : les organisateurs respectifs se connaissent bien, et il est d'ailleurs de bon ton de venir aux Magritte avec sa gueule de bois des Machins.

2. Une soirée qui ronronne

BELGA PHOTO LAURIE DIEFFEMBACQ

On aurait aimé soutenir Anne-Pascale Clairembourg, qui succédait à Charlie Dupont dans le rôle difficile de maîtresse de cérémonie, mais on n'a pas réussi. La faute au stress, visible dans ses yeux ? La faute aux mots écrits par Thomas Gunzig, pourtant doué ? On l'ignore, mais en tout cas son discours d'ouverture, plein de paroles d'amour et de figures de style, est tombé à plat. Un malaise balayé par la Présidente Virginie Efira, qui a déridé l'assemblée en promettant de ‘Make Magritte great again'. On aimerait la voir réélue l'an prochain. Pour le reste, point de revendications politiques, d'audace ni de surprises. Le vrai spectacle était en salle de presse, où certains journalistes s'en donnaient à cœur-joie, au grand plaisir des uns et au désespoir des autres.

3. Dussollier à l'honneur

BELGA PHOTO LAURIE DIEFFEMBACQ

Succédant à Emir Kusturica ou Costa-Gavras, André Dussollier a reçu le Magritte d'honneur. Bientôt à l'affiche de ‘Chez Nous' de Lucas Belvaux, l'acteur a délivré avec la classe qui le caractérise un discours inspiré et déstructuré comme un film d'Alain Resnais. Et tant qu'on parle de Français, mentionnons quand même Jean Dujardin, qui est monté sur scène pour remettre le Magritte de la meilleure actrice.

 

4. Cachez ce sein ?

BELGA PHOTO LAURIE DIEFFEMBACQ

Lauréate du Magritte du Meilleur Espoir Féminin pour ‘Baden Baden', Salomé Richard a provoqué quelques infarctus chez les plus frileux, avec sa robe très dénudée signée Joanne Riss. « J'ai entendu des gens dire : ‘Bah elle est gonflée celle-là, elle montre ses seins.' Ben oui ! » a-t-elle rétorqué en riant. « Quel message j'ai voulu passer avec cette tenue ? Que c'est acceptable ». Vivent les tétons libres.

 

 

 

5. Merci les copains

Que ce soit les Magritte, l'hémicycle de l'assemblée ou le festival Cannes, la procédure est connue : chacun vote pour son copain, et c'est souvent les mêmes têtes au palmarès, qui ne reflète pas la qualité des films, mais les amitiés. Sauf que dans la petite Belgique, ça se voit un peu trop. On avait déjà compris que l'Académie Delvaux n'avait pas aimé la ‘Fille Inconnue' les Dardenne étant les grands absents des nommés. Tout talentueux qu'ils soient, voir Bouli Lanners rafler 5 Magritte, ou Xavier Seron primé dans le format court comme dans le long, confirme qu'il y dans les votes un souci d'objectivité. Comment justifier l'absence de prix pour Joachim Lafosse et son ‘Economie du couple' autrement que par le fait que son capital sympathie est nettement plus bas que celui de Bouli ?

6. La soirée

« Je voudrais juste boire des coups maintenant » a déclaré Bouli Lanners en recevant le dernier prix. Un conseil que beaucoup ont suivi : à la soirée post-cérémonie, on a croisé pêle-mêle Didier Reynders, Fadila Laanan, Bouli himself ou quelques personnalités, mais d'après nos informations, la crème de la crème était ailleurs, dans un dîner privé…

7. L'âge de raison

Après sept ans de quolibets, de soutien, de scandales (le procès ‘Marbie Star' de l'an dernier est toujours en cours) et de Champagne, les Magritte ont su s'imposer. La preuve : le public national les critiques avec la même virulence que les Français pour les César. Il paraît que sept ans, c'est l'âge de raison. L'occasion aussi de se remettre en question ? Même si les prix influent peu sur le nombre d'entrées en salle, il est important que le cinéma belge y soit représenté dans toute sa diversité, avec davantage d'objectivité.

Elli Mastorou (@cafesoluble)