Refugees got talent : des réfugiés d'une richesse inestimable

Que sont devenus ces milliers de réfugiés que l'on a vu arriver il y a un an ? Certains ont reçu l'occasion de partager leurs richesses culturelles et artistiques grâce à «Refugees got talent», une association riche de sens pour eux. Et riche d'enseignements pour nous !
par
Marie
Temps de lecture 2 min.

Sans bagages. Nu de leur guitare, leur pinceau, leur matériel artistique qui fait pourtant tellement partie de certains d'entre eux. Après avoir été pris en charge pas les associations et une fois les besoins primaires comblés, il était temps de redonner vie à leur véritable identité. Sophie Querton a lancé le mouvement avec « Refugees got talent ». Il y a presque un an. "C'était au moment où il y avait une très forte mobilisation pour les réfugiés. Alors que les gens pensaient vêtements et nourriture, moi et deux amies, nous avons pensé au matériel artistique qu'ils avaient du laisser. Et vite, on s'est dit que l'art pouvait créer des ponts. En montrant leurs talents, on montre que ces personnes ne sont pas définies seulement par leur statut de réfugié."

Des ponts aussi… entre eux

Concerts, ateliers, expositions, teambuildings… Autant d'espaces créés pour transmettre leurs richesses à la population belge. Et cette dernière est plutôt réceptive. En 2016, le groupe, qui compte environ 30 artistes, a été en contact avec plus de 3.000 personnes !

Et si les ponts sont lancés avec la population belge, ils le sont également entre les réfugiés eux-mêmes, qui viennent d'horizons très différents. «C'est génial parce que, dans le groupe, on a par exemple un Irakien sunnite et un Irakien chiite, qui devraient théoriquement être en conflit et finalement pas du tout. On a également un Iranien kurde et un Irakien. À l'égard de la géopolitique internationale, ça devrait plutôt chauffer entre eux. Mais non ! Le plus drôle c'est qu'à côté de ça, on a deux mecs qui viennent du même village en Syrie et qui, par contre, se taperaient bien dessus parfois», explique Sophie Querton, qui, forte de son expérience en tant que conseillère communale à Schaerbeek, n'a pas hésité une seule seconde à rassembler tous ces gens. « L'art rassemble. Les artistes se respectent entre eux. Même s'il y a parfois des discussions. Mais les affinités personnelles et l'art prennent le dessus sur les convictions religieuses et politiques ».

Concerts sold-out

Avec son répertoire en cinq langues (arabe, français, espagnol, farsi et kurde), le groupe a son petit succès. Le prochain concert « spécial Schaerbeek », le 10 février, est d'ailleurs sold-out. Le groupe se compose de deux Irakiens, d'un Iranien kurde, d'un Belge et d'un Marocain.

Et le concept se développe également autour d'ateliers. « Le 11 février, on démarre une série d'ateliers pour enfants et pour adultes qui seront donnés par des immigrés. Il faut venir nombreux parce qu'il faut les soutenir mais aussi parce qu'ils sont hyper doués et qu'ils ont beaucoup de choses à nous apprendre », insiste Sophie.

Acteurs et pas victimes

Si le but, bien sûr, est de faire disparaître cette image de victime, cela passe par le fait que les artistes réfugiés puissent être acteurs de leurs ateliers. « C'est eux qui gèrent leur atelier, qui achètent leur matériel, qui accueillent les gens… le but est qu'ils soient autonomes », explique la jeune femme qui en profite pour faire un appel : «On a toujours besoin de bénévoles, de nouveaux artistes et de matériel comme des instruments de musique, des chevalets de peinture… » À bon entendeur !