SNCB: Comment expliquer une hausse des tarifs?

À partir de ce 1er février, la SNCB adapte ses tarifs et prévoit une augmentation moyenne des prix de 2,93%. Une augmentation pointée du doigt par une nouvelle étude du PTB, qui mènera une action aujourd'hui dans les gares.
par
Maite
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L'étude menée par le PTB tend à montrer que les tarifs moyens de la SNCB augmentent plus rapidement que les autres biens et services (indice des prix à la consommation, IPC) et que les revenus moyens des Belges. «L'augmentation des tarifs de la SNCB a été de 65% entre 1995 et 2016, alors que l'IPC n'a augmenté lui que de 46% (…) et le salaire moyen de 51%.» Dans son document, le PTB donne l'exemple d'un couple liégeois voulant se rendre à la mer du Nord en pleine semaine. «Si les tarifs avaient suivi l'IPC depuis 1995, le couple aurait payé pour l'aller-retour 75,6€ pour le couple. C'est une différence de près de 10€ (par rapport aux tarifs en vigueur actuellement).

Hausse différente selon les produits

Pour le porte-parole de la SNCB, Thierry Ney, contacté par nos soins, il faut avant tout regarder ce que les usagers utilisent le plus: les abonnements. «Les produits qui ont un très large succès, tels que les abonnements, ont très peu augmenté», développe-t-il.

En mars 2015, la SNCB, qui conteste les chiffres avancés par le PTB, avait comparé l'augmentation de ses tarifs avec l'inflation. «De 2004 à 2014, l'inflation a augmenté de 20,6%. Les tarifs moyens pondérés de la SNCB de 35,4%. Mais il faut savoir que les tarifs de la NS (l'entreprise ferroviaire des Pays-Bas, NDLR) ont augmenté de 39,7%, et ceux de B-Post de 52,7%», explique Thierry Ney, porte-parole de la SNCB. Certains produits ont connu une hausse plus importante que l'inflation. «Pour d'autres, beaucoup moins. C'est notamment le cas des abonnements, qui concernent 65% de nos usagers, et des Go Pass et Rail Pass.»

D'après l'étude présentée par la société ferroviaire, le revenu moyen par client, malgré cette hausse de 35,4%, n'a quant à lui augmenté que de 6%.

En fonction du contrat de gestion

Par ailleurs, le porte-parole explique que la SNCB respecte à 100% les règles imposées par le contrat de gestion tant sur son plan tarifaire que le calcul de la ponctualité. D'après ce contrat, les tarifs sont calculés en fonction de l'indice santé et la ponctualité des trains. «Cette année, les abonnements vont augmenter de 3,38% tandis que le Rail pass, qui n'avait plus été augmenté depuis 2012, sera plus cher de 0,58%.»

Cette façon de calculer les tarifs est contestée par le PTB. «Il y a un véritable tour de passe-passe. Le nouveau plan de transport 2014 allonge les temps de parcours sans que la distance ne change. La ponctualité va donc mécaniquement augmenter sans pour autant que la qualité le soit. Sans oublier qu'un train qui a moins de 6 minutes de retard n'est pas comptabilisé», explique Michaël Verbauwhede, député PTB bruxellois. «Par ailleurs, en 2009, il a été décidé une hausse de 1% qui reste acquise pour les années suivantes, juste comme ça», s'interroge-t-il.

Le PTB pointe la responsabilité non seulement de la direction de la SNCB mais également des différents gouvernements successifs. «On compense l'argent que le gouvernement ne donne pas en allant les chercher directement dans la poche des usagers», s'indigne le député.