Le Roi se montre critique face à l'élection de Trump et au Brexit

par
Maite
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Le roi Philippe a exprimé mardi sa déception à l'égard du choix de la Grande Bretagne de sortir de l'Union européenne et de l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis dans son discours aux corps constitués. Sans nommer les deux pays, alliés fidèles de la Belgique, il a épinglé leur décision de «se recentrer sur eux-mêmes».

«L'année 2016 restera marquée par la décision prise par deux grands pays amis de se recentrer sur eux-mêmes. Ces deux pays sont des leaders mondiaux, des phares de la démocratie et de la liberté. Ils ont été fondateurs de l'ordre mondial que nous connaissons aujourd'hui. Ils ont aidé à construire et à reconstruire l'Europe, notamment par leur courageux engagement lors des conflits armés qui l'ont déchirée. Cette nouvelle attitude semble vouloir inverser le cours de l'histoire et tranche avec leur tradition d'ouverture et de générosité, leur adhésion à un rêve et un engagement communs», a-t-il déclaré.

Une crise de confiance

A ses yeux, ces événements traduisent une «crise de confiance généralisée dans le monde occidental», notamment dans les démocraties représentatives. Le chef de l'Etat a lancé un appel à la «probité» et à l'"honnêteté». «Ce sont d'abord nos actes qui doivent convaincre», a-t-il souligné.

L'appel figurait aussi dans le discours du premier ministre, Charles Michel, évoquant, sans les nommer, certaines affaires. «Je ne sous-estime pas l'écœurement des citoyens face à des conflits d'intérêts présumés ou un manque de transparence dans l'action publique. Le mal est fait. L'opprobre est ainsi jetée sur l'immense majorité des élus ou de fonctionnaires qui assument leurs fonctions avec probité et avec une haute idée de l'intérêt général. La transparence des processus de décision, des rémunérations justes et l'élimination des conflits d'intérêts sont des exigences absolues. Et c'est le gage de confiance pour une démocratie solide et vigoureuse», a-t-il dit.

60e anniversaire de Traité de Rome

L'année 2017 sera celle du 60e anniversaire de Traité de Rome qui a jeté les bases de la construction européenne. Le roi des Belges a rappelé son attachement à ce projet qui a fondé la réconciliation européenne après une «guerre fratricide».

«Saisissons ce moment comme une opportunité pour l'Europe. Continuons à construire une Europe qui permet à nos identités nationales de se renforcer en collaborant, plutôt que de s'affaiblir mutuellement en s'affrontant», a-t-il plaidé.