Le ministre wallon Paul Furlan démissionne

Le ministre wallon des Pouvoirs locaux Paul Furlan a annoncé jeudi sa démission du gouvernement, affirmant être «droit dans ses bottes», mais l'avoir décidé parce que «la sérénité n'est plus assurée».
par
Nicolas
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Le ministre-président wallon Paul Magnette a accepté cette démission, a précisé M. Furlan (PS) au cours d'une conférence de presse.

Pendant près de trois quarts d'heure, M. Furlan est revenu sur les dossiers récemment sortis dans la presse, démontant une à une les accusations. Plusieurs observateurs l'ont d'ailleurs jugé convaincant et ont été surpris par l'annonce de la démission, survenue en toute fin de conférence de presse.

Mais aux yeux de Paul Furlan, et même s'il juge être droit dans ses bottes, la sérénité du travail du gouvernement n'est plus assurée, raison pour laquelle il a remis sa démission. L'opposition MR et Ecolo la réclamaient, estimant qu'il n'était «plus l'homme de la situation».

«Je ne suis pas un Calimero et je ne rentrerai pas dans le jeu de me plaindre, j'ai toujours pris mon destin en main, et la vie ne s'arrête pas à celle de ministre», a rappelé celui qui redevient député-bourgmestre de Thuin.

Une démission "nécessaire" mais pas suffisante

L'opposition a pris acte de la démission du ministre. Cependant, elle «arrive tard» et n'écarte en rien la nécessité d'une commission d'enquête sur la gouvernance, a commenté le chef de groupe MR au parlement wallon Pierre-Yves Jeholet. «J'ai été le premier à réclamer cette démission, non pas pour viser l'homme, mais pour sa responsabilité politique, ministérielle, car des fautes devaient être assumées», a indiqué M. Jeholet.

Le co-président d'Ecolo Patrick Dupriez a salué le geste posé par Paul Furlan. Il estime toutefois que cette démission "ne peut servir de paravent" masquant les responsabilités d'autres protagonistes du dossier Publifin. Les Verts réclament eux aussi une commission d'enquête "sur la nébuleuse Nethys, sur son système de rémunération, sur le lotissement du pouvoir par les partis traditionnels, sur des flux financiers au détriment des citoyens s'impose plus que jamais". D'autres démissions devraient suivre, estime l'écologiste, visant les administrateurs des entités concernées.

Pour le député régional PTB Frédéric Gillot, « la démission du ministre Furlan était nécessaire, mais c'est tout le système en place qu'il faut changer ».

Le cdH dit avoir pris acte de la démission du ministre wallon Paul Furlan. «Par celle-ci, il a posé un geste d'intérêt général», estime le parti. «À présent, le cdH demande que toutes les mesures soient prises dans les meilleurs délais pour apporter les réponses fortes en matière de bonne gouvernance dans toutes les entités», précisent les centristes.

Le groupe PS du parlement wallon a salué quant à lui «le travail accompli par le ministre Paul Furlan depuis 2009». «Une personnalité de grande qualité qui a su apporter toute son expérience au service des Wallons», souligne le groupe qui entend poursuivre le travail entamé par le ministre.