Le marketing trompeur des dentifrices «blanchissants»

L'association de défense des consommateurs, Test-Achats, a comparé les effets de 20 dentifrices, dont 18 blanchissants et deux normaux, en laboratoire. Elle confirme, dans son étude rendue publique mercredi, que les promesses de blancheur ne sont «qu'une banale- mais lucrative- astuce marketing». L'organisation a déposé plainte mardi auprès du SPF Economie, indique sa porte-parole, Julie Frère.
par
Gaetan
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Un test en laboratoire a été effectué par Test-Achats pour vérifier que les promesses de blancheur indiquées sur le packaging des produits étaient bien respectées. Parallèlement, 600 personnes se sont brossé les dents avec un des produits durant un mois. Résultat: 17 des 18 dentifrices n'ont pas réussi à rendre les dents plus blanches. «Un seul dentifrice a produit un éclaircissement d'une ou deux teintes chez un tiers des participants», indique l'association.

Au niveau de l'effet abrasif, il reste conforme aux normes légales, mais est trop fort pour 15 des 20 dentifrices testés.

Des recommandations et des griefs

Test-Achats recommande d'acheter un dentifrice ordinaire contenant suffisamment de fluor (1.450 ppm) et de se brosser les dents deux minutes deux fois par jour.

D'autre part, Test-Achats dénonce le prix d'achat de ces dentifrice qui sont souvent 20 à 25% plus chers que d'autres dentifrices ordinaires. «Or, rien ne justifie cette différence de prix si ce n'est que les fabricants veulent donner l'impression que leurs dentifrices blanchissants contiennent un ingrédient coûteux.»

L'organisation a donc porté plainte auprès du SPF Economie contre les produits contenant cette allégation trompeuse relative au blanchiment des dents. Elle a également adressé un courrier au ministre de l'Economie, Kris Peeters (CD&V), et à la ministre de la Santé Publique, Maggie De Block (CD&V).

Etude internationale

Test-Achats a également informé les fabricants de ces produits des résultats de son enquête. «Sans surprise, nous n'avons reçu aucune réaction de leur part», indique Mme Frère.

Faisant face à des géants des produits cosmétiques, Test-Achats souligne que la même étude a également été réalisée en Italie, en Espagne et au Portugal. «Des plaintes similaires seront déposées dans ces pays aussi», selon Julie Frère. «Nous nous adressons d'abord aux instances compétentes dans notre pays. Si cela ne donne pas de résultats en Belgique, nous devrons envisager des possibilités ailleurs.»

Plus globalement, Test-Achats appelle l'Europe à réglementer les allégations qui apparaissent sur les produits de façon claire. «Ce n'est malheureusement pas la seule mention trompeuse que l'on retrouve sur des produits cosmétiques. Les mentions très vagues telles que 'hypoallergénique' ou encore 'testé dermatologiquement' apposées sur des produits qui contiennent des allergènes sont malheureusement monnaie courante», conclut Test-Achats.