Kazakhgate : Chodiev naturalisé malgré ses liens mafieux
«Je n'ai pas d'explication à ce stade-ci sur le pourquoi de la chose, c'était il y a 20 ans», a souligné M. Rapaille devant la commission d'enquête parlementaire qui se penche sur les liens présumés entre un trio d'hommes d'affaires proches de la mafia et certains milieux politico-économiques en Belgique et un éventuel trafic d'influence qui a pu aboutir à une modification législative et une transaction avec la Justice à leur profit.
«La direction (à la Sûreté) a changé, un certain nombre d'acteurs sont à la retraite voire décédés», a dit M. Rapaille, lui qui n'était pas à la manoeuvre au moment des faits.
Caractère mafieux
Des documents qu'il a pu consulter et dont il a fait état aux commissaires, il ressort que la Sûreté a entretenu de «nombreux contacts» avec M. Chodiev, ces liens avec la mafia russe étant encore épinglés, après la parenthèse «rien à signaler», cela jusqu'au début des années 2000.
Lors de ces contacts, M. Chodiev a tenté d'obtenir des faveurs des autorités belges, pour lui et pour ses proches. Il est apparu que M. Chodiev a obtenu permis de travail et cartes professionnelles qui ont ouvert la voie à son séjour en Belgique. Le quotidien Le Soir indique mercredi que Tractebel, empêtrée à l'époque dans un investissement au Kazakhstan est intervenue pour ce faire auprès des autorités.
Les liens entre M. Chodiev et la Sûreté ont fait dire à certains commissaires que l'intéressé a pu être un «informateur» du renseignement alors que l'Europe occidentale était intéressée à l'époque à pénétrer la mafia russe dans un contexte de démantèlement de l'Union soviétique.