Metro Diversity : Tada permet à des ados bruxellois de découvrir différents métiers

Notre série Metro Diversity vous invite chaque semaine à découvrir le travail d'une association mettant en valeur la diversité bruxelloise. Cette semaine, faites connaissance avec les bénévoles de TADA. 
par
Nicolas
Temps de lecture 2 min.

TADA -pour ToekomstAtelier De l'Avenir- travaille avec des adolescents bruxellois vulnérables de dix à quatorze ans. Chaque samedi, ils découvrent des métiers. C'est enrichissant, cela les motive pour l'école et renforce leur confiance en eux.

Inégalités des chances en matière d'enseignement

Ph. D. R.

L'initiatrice Sofie Foets a découvert, en 2011, via son travail au Parlement européen, l'organisation néerlandaise IMC Weekendschool, un projet de Heleen Terwijn. «J'ai découvert l'initiative à un congrès sur l'enseignement informel pour jeunes défavorisés. Je voulais réaliser une chose analogue à Bruxelles. Terwijn m'inspirait et était prête à partager son expertise. J'ai entamé des recherches. Y avait-il effectivement une demande dans ce domaine à Bruxelles? J'ai tout de suite ressenti de l'intérêt et de l'enthousiasme. L'enseignement et l'intégration sont des thèmes qui me passionnent depuis des années. Les grandes inégalités dans l'enseignement en Belgique ont attiré mon attention,  à Bruxelles, elles sont certainement perceptibles.»

Aujourd'hui, on demande énormément aux écoles et aux éducateurs. Ils doivent transmettre des connaissances de base aux enfants, mais aussi la citoyenneté, la tolérance, la résilience, l'esprit d'entreprise et la culture numérique. Comment une école primaire en plein cœur de Bruxelles doit-elle remplir une telle mission, si l'apprentissage des compétences de base comme la lecture, le calcul et l'écriture accaparé déjà tout le temps disponible?

«TADA se veut donc un coup de pouce aux écoles et aux familles. Car les enfants apprennent bien sûr aussi ailleurs qu'à la maison ou à l'école», précise Sofie Foets. L'idée à la base de TADA est d'associer des citoyens à l'émancipation des jeunes. «C'est possible en faisant découvrir leur métier à ces jeunes ou grâce à des dons du secteur privé. L'argent provient de philanthropes, d'entreprises et de fonds, et nous permet de fonctionner.»

Attiser la curiosité

TADA opère actuellement à Anderlecht (Kuregem), à Saint-Josse-ten-Noode et à Molenbeek. L'organisation touche des élèves de familles aux origines multiculturelles et socio-économiquement défavorisées, assure Foets. "Nous proposons notre projet à  des enfants de cinquième année primaire, et utilisons pour ce faire des vidéos d'anciens élèves."

"À l'âge de dix ans, ils sont très ouverts à la découverte du monde, et cet intérêt, nous voulons le maintenir. C'est aussi un âge crucial pour contrer la démotivation. Si, à dix ans, vous rencontrez des gens qui vous inspirent et qui transmettent le message ‘vas-y', cela compte beaucoup. Tout le monde peut jouer un rôle de modèle, mais le cercle d'acteurs autour des jeunes vulnérables est souvent restreint, homogène ou fermé.»

Positive flow

TADA tient à ce que les élèves viennent à l'école du samedi durant trois ans. Il faut donc veiller à ce que cela reste amusant pour eux, pour éviter qu'ils ne décrochent. Les adolescents se retrouvent dans un environnement décontracté et motivant, sans obligation de performance ou système d'évaluation. «Dès qu'ils sont dans un tel flow positif, vous pouvez leur apprendre beaucoup de choses. TADA offre un cadre qui nourrit leur soif de connaissances, qui booste leur confiance en eux et qui structure leur vie», constate Foets. «En général, les familles sont enchantées de ce que nous faisons. Elles sont fières quand elles voient leur enfant en toge.»

Maintenir le lien

Ph. D. R.

Actuellement, quatre-vingt-un élèves ont terminé la formation TADA. Pour maintenir le lien, il y a le réseau d'alumni ‘TADA for Life'. L'impact positif s'avère durable. Certains adolescents sont très motivés à l'école ou ont acquis un esprit plus critique, davantage de confiance en eux et une connaissance plus large de la société, depuis leur formation TADA. Une ancienne élève a donné une interview sur TADA à la radio, une chose qu'elle n'aurait jamais osé faire avant. D'autres ont cherché un job d'étudiant. D'autres encore se montrent plus tolérants et parviennent à mieux contrôler leurs émotions. TADA entend  bien identifier et suivre ces effets. Le projet néerlandais IMC existe depuis plus longtemps et là, l'impact positif a pu être clairement constaté.

Hilde Pauwels

En savoir plus sur TADA

TADA est l'abréviation de ToekomstATELIERdelAvenir. Cette asbl travaille avec quelque cinq cents adolescents issus de quartiers défavorisés de Bruxelles. Chaque samedi de l'année scolaire, ceux-ci découvrent la société et le marché du travail, grâce à un réseau de plus de mille professionnels de tous les secteurs.

Ces intervenants bénévoles consacrent une journée par an aux jeunes. Ils leur donnent cours et leur transmettent leur passion. Les élèves s'engagent pour un cycle de trois ans. La liste d'attente atteste du succès de la formule.

  • Cette année scolaire, TADA s'occupe de quelque 500 élèves à Bruxelles. L'asbl espère atteindre au moins 1.000 adolescents d'ici 2020.
  • TADA a des antennes à Molenbeek, à Saint-Josse-ten-Noode et à Anderlecht. Le développement de ses activités dépend des moyens financiers et des bénévoles.
  • TADA emploie 17 personnes, dont la majorité travaille à temps partiel.
  • Bienvenue aux bénévoles!
  • Une attestation fiscale est délivrée à partir de 40 euros. Il est possible de faire un don sur le compte BE05 0017 4290 3575.