La Suède ne veut pas de quotas de femmes dans les directions d'entreprise cotées

Le Parlement suédois a rejeté un avant-projet de loi du gouvernement pour imposer un quota de 40% de femmes au conseil d'administration des entreprises cotées, estimant que l'égalité ne devait être obtenue par la contrainte.
par
Pierre
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Annoncé en septembre, le projet a échoué dès le premier examen en commission, face à l'hostilité de l'opposition de centre-droit et de droite, et un soutien insuffisant de la gauche.

«La proportion actuelle d'hommes et de femmes dans les conseils d'administration des sociétés cotées n'est pas satisfaisante. Néanmoins, la commission pense qu'une répartition plus égalitaire doit être obtenue par d'autres moyens que par la contrainte légale», a indiqué le Parlement pour résumer les débats.

«Je le déplore. (...) Nous progressons vraiment très lentement vers la parité dans les conseils d'administration», a déclaré le promoteur du texte, le ministre de l'Économie social-démocrate Mikael Damberg.

Seulement 32%

Les femmes occupent actuellement à peine 32% des postes dans ces conseils d'administration, contre 47,5% de la totalité des emplois en Suède.

La Suède fait mieux en la matière que l'UE dans son ensemble (23%). Mais l'objectif de 40% pour les grandes entreprises européennes en 2020, fixé par la Commission européenne en 2012, semble hors d'atteinte sans quotas.

Le gouvernement de gauche proposait une pénalité annuelle entre 250.000 et cinq millions de couronnes (entre 26.000 et 526.000 €) en fonction de la valeur de l'entreprise en Bourse.

Les entreprises détenues à 100% par l'État suédois dépassent l'objectif de 40%, puisqu'un administrateur sur deux était déjà une femme en 2015, et quatre présidents de conseil d'administration sur dix, selon les chiffres gouvernementaux.