Les CEO du Bel 20 ont déjà gagné plus qu'un travailleur moyen sur l'année

Ce mardi 10 janvier, les administrateurs délégués des 20 principales entreprises cotées à la Bourse de Bruxelles (indice Bel 20) auront déjà gagné autant qu'un travailleur moyen sur l'ensemble de l'année, annonce la CSC, qui parle de ce 10 janvier comme d'un «CEO Jackpot Day».
par
Pierre
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Le syndicat chrétien a calculé que le salaire annuel moyen des CEO du Bel 20 s'élevait en 2015 à 1,65 million €, soit 6.321,84 € par jour travaillé en moyenne.

«Sachant que le salaire annuel moyen des travailleurs belges en 2015 est de 48.948,57 €, on peut en effet calculer qu'en moyenne, les CEO du Bel 20 gagnent le salaire annuel moyen des travailleurs en 7,74 jours de travail. En 2017, c'est donc le 10 janvier que les CEO du Bel 20 auront gagné l'équivalent d'un an de salaire moyen. C'est-à-dire pile au moment où le gouvernement Michel entend faire passer sa réforme de la loi de 1996 sur la compétitivité des entreprises...», dénonce la CSC.

Des salaires réels qui stagnent

Le syndicat chrétien déplore au passage le gel, voire la baisse, des salaires réels en Belgique, «malgré la croissance des bénéfices des grandes entreprises». Pour la CSC, la nouvelle législation qui doit remplacer la loi de 1996 sur la compétitivité de la Belgique et les salaires risque d'interdire «toute hausse significative des salaires négociés collectivement.»

«Pour combien de temps? A première vue, une douzaine d'années: la FEB veut une baisse des salaires réels 'entre 8 et 16%'; si on se base sur la période 2017-2018, où cette loi volerait aux travailleurs environ 1,5% de salaire, il faudra entre 10 et 20 ans pour assouvir cette soif de dividendes supplémentaires», regrette encore la CSC, non sans souligner que «tous les économistes sérieux, et jusqu'à la Commission européenne, recommandent de renoncer aux politiques d'austérité et de recommencer à augmenter les salaires - ce que font désormais les Allemands.»

En Grande-Bretagne, le think tank «High Pay Centre» a calculé que les topmanagers britanniques avaient déjà gagné plus d'argent le 4 janvier que le travailleur moyen sur l'ensemble de l'année 2017, soit 28.200 livres. Outre-Manche, ce jour a été baptisé «Fat Cat Wednesday» (lire ici).