Metro Diversity : Studio Globo montre aux enfants la diversité bruxelloise

Notre série Metro Diversity vous invite chaque semaine à découvrir le travail d'une association mettant en valeur la diversité bruxelloise. Cette semaine, faites connaissance avec les bénévoles de Studio Globo. 
par
Nicolas
Temps de lecture 4 min.

Studio Globo fait découvrir le monde aux élèves de maternelle à l'enseignement supérieur par le biais de différentes méthodes. Qu'est-ce qui passionne les enfants de leur âge dans les pays du Sud ? Comment grandissent les enfants dans les quartiers multiculturels de Bruxelles ? Cet organisme est actif dans toutes les provinces flamandes et met l'accent à Bruxelles sur l'énorme diversité qu'offre la ville.

«Quand les enfants font la connaissance d'enfants de leur âge d'une autre couleur de peau ou d'une autre langue maternelle, ils se font très vite un premier avis. Nous travaillons sur cette base. Nous leur faisons découvrir les similitudes entre eux et nous voyons s'ils pourraient devenir amis», explique Liesbet Niveau. Liesbet est coordinatrice de Studio Globo à Bruxelles, un organisme à projet éducatif se focalisant sur la diversité dans notre propre société et dans le monde.

Le projet «Wonen op het Dak» (NDLR «Habiter sur le Toit») rencontre un grand succès. Chaque semaine, il accueille quatre à six classes, si bien qu'il est utile de réserver. Cette initiative a été conçue pour apprendre aux enfants de quatrième et de cinquième primaire à aborder de façon positive une grande diversité. Elle se compose de quatre phases. La première consiste en une formation dispensée aux instituteurs. Ensuite, les élèves reçoivent des informations sur huit enfants de leur âge habitant à Bruxelles. Les enfants diffèrent sur le plan des origines, de la religion, des aptitudes, du caractère, des loisirs et de la langue maternelle. «Nous travaillons avec des photos, car l'image est pour nous très importante. Nous sondons la réaction des enfants et nous continuons à creuser ce thème. Quand ils entendent que les enfants qui ont le même âge qu'eux aiment faire les mêmes choses qu'eux, cela éveille leur curiosité et ils s'ouvrent», indique Liesbet Niveau.

Atelier d'immersion

S'ensuit alors un atelier d'immersion sur le toit fictif du Wiels. Les huit enfants des photos y ont leur propre coin loisirs. Les élèves sont répartis en petits groupes dans le but de créer quelque chose par loisir. Ce sont des missions créatives au cours desquelles ils travaillent en groupe de la façon la plus indépendante possible: créer une danse, réaliser des recettes ou imaginer un numéro de cirque. De cette manière, les élèves exercent des compétences leur permettant de gérer la diversité dans leur propre classe. Quand ils sont prêts, les groupes se réunissent et sont mis au défi de réaliser quelque chose dans un groupe plus grand. Le professeur filme l'événement et peut ensuite analyser les images avec ses élèves.

Ph. Studio Globo / L. De Pooter

Ce projet est extrêmement passionnant du point de vue social. On demande au professeur de former des petits groupes qui ne vont pas de soi. Les enfants meneurs doivent collaborer. Et les enfants qui sont généralement des «suiveurs» doivent s'organiser. «C'est passionnant de voir comment ils abordent la chose et qui prend la direction. Pour les professeurs, c'est un laboratoire, parce qu'ils découvrent de cette façon un nouvelle dynamique ou de nouvelles compétences dans leur classe.»

Promenade à Cureghem

Dans le cadre du projet «Wonen op het Dak» s'inscrit aussi une promenade éducative à Cureghem. Ce quartier a fait la une des médias de façon négative après des émeutes. «De nouveau, les enfants apprennent à connaître des enfants du même âge du quartier. Nous découvrons où ils vont à l'école, où ils jouent dehors, où est leur école coranique et ce qu'ils aiment faire. L'accent est mis sur la similitude et la solidarité. Une adaptation est parfois nécessaire pour les classes en dehors de Bruxelles. Les élèves voient en rue des gens ayant une autre couleur de peau et parlant une autre langue, il y a ici et là de la pollution ou il y a des habitations délabrées. Leur milieu est souvent totalement différent. Ici aussi, nous recherchons des interfaces. Par la suite, nous discutons des expériences et nous répondons aux questions par le biais d'un jeu basé sur des affirmations. Cela les fait réfléchir sur les causes et leur permet de comprendre que plusieurs facteurs jouent un rôle. Il arrive parfois qu'un groupe d'élèves blancs se sente observé, ce n'est en effet pas une chose habituelle en rue à Cureghem. Alors, nous en parlons.»

Différent mais ordinaire

Studio Globo dispense des formations, par exemple aux étudiants qui se destinent à devenir professeurs, et mène aussi des projets spécifiques. Cette année verra la sortie d'une valisette avec du matériel permettant de discuter du thème des réfugiés. Les écoles peuvent l'emprunter pour organiser elles-mêmes une activité à ce propos. «Nous travaillons aussi autour du thème "Faire la classe à Bruxelles" et nous planifions une journée d'immersion pour faire rencontrer aux enfants de primaire des habitants de la ville originaires du Burkina Faso. À chaque fois, l'accent est mis sur l'apprentissage par l'expérience», précise Liesbet Niveau.

Ph. Studio Globo / L. De Pooter

Bien que Studio Globo développe pas mal de projets sur des pays du Sud, comme le Guatemala ou l'Inde, l'organisme a choisi de travailler à Bruxelles sur le milieu de vie urbain. Celui-ci est en effet un creuset de nationalités, religions, cultures, ce qui s'exprime aussi dans les écoles. Les élèves sont de plus en plus souvent confrontés à des condisciples qui ont une histoire différente et la composition des familles est parfois très diverse. Avec le décret M (NDLR en vigueur dans l'enseignement en Flandre), il y a maintenant aussi davantage d'élèves à besoins spécifiques dans l'enseignement normal. Les classes accueillent désormais par exemple des enfants ayant un handicap physique ou atteints d'autisme. Ils apprennent peut-être d'une façon un peu différente.

«Pour de plus en plus d'enfants, "différent" signifie "ordinaire". Une évidence, d'autant plus quand ils sont élevés depuis leur plus jeune âge dans ce cadre. C'est tout à fait passionnant de travailler à cela. Vous pouvez voir Bruxelles comme un laboratoire où des tas de choses se passent. Et si vous vous ouvrez à cela, c'est extrêmement enrichissant.»

Par Hilde Pauwels

Infos

Studio Globo dispose d'antennes dans toutes les provinces flamandes et à Bruxelles. L'organisme a atteint en 2015 un total de 322.688 élèves de maternelle, de primaire, de secondaire et du supérieur. Il occupe une quarantaine de collaborateurs.

Appel!

N'ayez pas peur de Bruxelles! Notre capitale est un laboratoire extrêmement passionnant et enrichissant.

Pour tout don à partir de 40 euros sur le compte BE56 0682 3525 0588, Studio Globo peut vous délivrer une attestation fiscale.