L'Éthiopie inaugure un barrage qui doit doubler sa capacité énergétique

L'Éthiopie a inauguré samedi le barrage le plus haut d'Afrique. Les détracteurs du projet y voient une menace pour le mode de vie des populations locales ainsi qu'un lac kényan classé au patrimoine mondial de l'Humanité.
par
Camille
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L'inauguration du barrage "Gibe III", haut de 243 mètres, s'est déroulée «en présence de ministres et ambassadeurs de plusieurs pays», a annoncé la radio d'État Fana. La construction, située à environ 350 kilomètres de la capitale Addis Abeba, est la plus importante d'une série de barrages hydroélectriques que l'Éthiopie construit le long de la rivière Omo, qui s'écoule du nord vers le sud. A terme, il doit atteindre une capacité de 1.870 MW, ce qui en ferait le troisième barrage hydroélectrique le plus puissant d'Afrique et porterait la capacité énergétique de l'Éthiopie à 4.200 MW.

La construction, débutée il y a neuf ans et qui a connu de nombreux retards, aura coûté 1,5 milliard €, financés à 40% par l'État et à 60% par un prêt de la banque chinoise China Exim Bank.

Important potentiel en énergies renouvelables

N'exploitant ni gaz, ni pétrole, l'Éthiopie mise sur son important potentiel en énergies renouvelables pour alimenter son rapide développement économique. Addis Abeba souhaite non seulement devenir auto-suffisante en électricité, mais vise aussi l'exportation vers les pays voisins.

Les détracteurs de «Gibe III», qui a déjà commencé à produire de l'électricité en 2015, craignent qu'il ne bouleverse la vie de centaines de milliers de personnes vivant en aval jusqu'au lac Turkana, au Kenya voisin, et de condamner ce lac qui tire 80% de ses ressources du fleuve, selon les écologistes kényans. La partie méridionale de vallée de l'Omo et le lac Turkana sont tous deux classés au patrimoine mondial de l'Humanité.