Pas d'accord sur le service minimum garanti au sein des Chemins de fer

Aucun accord n'a pu être trouvé, mercredi, au Compté de pilotage pour l'élaboration par les partenaires sociaux d'une proposition permettant la mise en place d'un service minimum à la SNCB, précise HR Rail.
par
Marie
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Le dossier a été renvoyé vers le ministre de la Mobilité François Bellot qui indiquait vouloir laisser sa chance à la concertation sociale jusqu'à la fin de l'année.

BELGA PHOTO VIRGINIE LEFOUR

Bellot entre en action

François Bellot a réagi en annonçant une initiative à partir du 1er janvier 2017, faute d'accord d'ici là entre les employeurs et les syndicats. Mercredi, la réunion de la dernière chance a échoué. «Nous avons offert aux syndicats l'opportunité d'écrire un texte. S'il n'y a pas d'accord d'ici au 1er janvier, il reviendra au ministre de rédiger une proposition, même si la porte restera toujours ouverte aux syndicats», a élargi mercredi soir son cabinet.

Le ministre avait laissé la place à la concertation sociale jusqu'au 31 décembre 2016, échéance à l'issue de laquelle le gouvernement prendrait une initiative législative. Le ministre n'entend toutefois pas s'enfermer dans un calendrier. «Durant le travail législatif, la porte restera toujours ouverte aux syndicats», a-t-il insisté.

"Une atteinte au droit de grève individuel"

«Lors de cette ultime négociation, la direction a pu prendre connaissance du point de vue des organisations syndicales et de leurs objections concernant la mise en place d'un service minimum garanti dans le cadre du dialogue social», a indiqué HR Rail. «HR Rail a organisé de manière régulière des négociations en la matière avec les organisations syndicales depuis le 1er avril 2015. La proposition discutée cet après-midi en Comité de pilotage tenait donc compte des inquiétudes des syndicats et du droit de grève».

La proposition reprend le fait qu'en cas de grève annoncée, un plan de transport adapté sera élaboré en fonction des membres du personnel disponibles dans les «catégories opérationnelles essentielles», explique la CSC-Transcom. «Cependant, ces 'catégories opérationnelles essentielles' sont très nombreuses. En effet, pour qu'un train roule en toute sécurité, il faut non seulement un conducteur mais aussi un accompagnateur, des signaleurs, un service de sécurité, des speakers... Que ce soit pour un train ou pour dix, il faudra du personnel dans chaque cabine», souligne le syndicat chrétien.

«Dans la proposition, il est indiqué que l'agent qui désire travailler doit le signaler au plus tard 72 heures avant le début de la grève. Le travailleur ne pourra plus, par la suite, revenir sur sa décision. Ceci est une atteinte au droit de grève individuel», poursuit la CSC-Transcom.

"L'instauration d'un service minimum est irresponsable"

«Nous sommes formels: l'instauration d'un service minimum au sein des chemins de fer belges est irresponsable. Celui qui veut quand même l'implémenter devra en prendre la responsabilité», a commenté Marianne Lerouge, de la CSC-Transcom.

La CGSP-Cheminots dénonce ce projet dont «le seul objectif est de rendre plus difficile l'exercice du droit de grève». «Ce projet est inutile et dangereux car il mettra autant en péril la sécurité des travailleurs que celle des voyageurs», estime aussi le syndicat socialiste. «Il n'est pas certain que ce soit ce que les usagers demandent en priorité, leurs soucis principaux allant à la qualité du service, la ponctualité et la fréquence».