« Bye Bye Belgium », dix ans déjà

Il y a 10 ans, le docufiction de la RTBF «Bye Bye Belgium» annonçait en pleine crise communautaire la fin de la Belgique unie, provoquant l'affolement de la population.
par
Marie
Temps de lecture 2 min.

Fortement critiquée par certains, notamment le monde politique, la fausse émission a marqué l'histoire de la RTBF et reste une décennie plus tard gravée dans la mémoire collective belge.

Ph. RTBF

Le 13 décembre 2006 en début de soirée, le service public interrompt ses programmes et le bandeau «Ceci n'est peut-être pas une fiction» apparaît à l'écran. S'ensuit une intervention de François De Brigode qui annonce, l'air grave, que la Flandre va déclarer unilatéralement son indépendance. Très crédible et alimenté par des duplex, le documentaire porte à confusion et crée littéralement la panique. Trente minutes après son lancement, la RTBF incruste la mention «Ceci est une fiction» à l'écran, alors que le logo de «Tout ça (ne nous rendra pas le Congo)» avait déjà été affiché plus tôt.

Bye Bye Belgium "avait tout son sens à ce moment"

Dix ans plus tard, le service public n'a pas souhaité célébrer les 10 ans du docufiction polémique, mais lui a cependant consacré un sujet dans ses journaux télévisés du week-end. «On ne pense pas qu'il y ait quelque chose à fêter. On n'a pas senti cela comme étant un besoin ou une attente particulière (...) On n'en voyait pas l'intérêt éditorial. Qu'est-ce qu'on aurait dit de plus? La Flandre est toujours là», souligne Jean-Paul Philippot, administrateur général de la RTBF, assurant que le service public n'est pas «honteux» du programme malgré les critiques qui ont fusé à l'époque. Il reste d'ailleurs persuadé que «Bye Bye Belgium» avait tout son sens et son importance à ce moment précis.

"Un sacré risque"

Actuel directeur des antennes TV, François Tron ne travaillait pas encore au sein de la RTBF au moment de l'émission mais se rappelle parfaitement qu'en France, où il était en poste, le docufiction avait surpris, étonné et créé l'admiration du secteur. «On trouvait que la RTBF avait pris un sacré risque par cette manière inhabituelle d'interpeller le citoyen. On pensait que quelque part il n'y avait que les Belges pour faire une tel programme et prendre une telle liberté sur antenne.»