Les bars à sieste, la nouvelle tendance 2017

Payer pour se reposer quelques instants, avec ou sans rendez-vous. Les bars à sieste, nés au Japon, sont en pleine expansion. Face à des citadins carencés en sommeil, ces nouveaux espaces entendent créer des bulles de respiration nécessaires à la santé physique et mentale.  
par
Maite
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Malgré ses vertus reconnues, la sieste, répandue en Asie ou dans les pays du sud, est éloignée du mode de vie occidental. Au travail, elle aurait même mauvaise réputation, et peu de sociétés envisagent les temps de repos comme outil de bien-être ou de performance.

Face au manque de sommeil généralisé - 20 à 30 % des Français dorment moins de 6 heures par nuit - des bars à sieste fleurissent un peu partout en France. A Paris, Lyon ou Nantes, ces nouveaux temples de la zénitude proposent hamacs, sièges massants et aides à l'endormissement pour remplir deux besoins physiologiques essentiels : dormir et ne rien faire.

Certains de ces lieux autorisent même la pause déjeuner, seul face à son repas, sans écran ni élément perturbateur. L'idée est de savourer son assiette en mâchant les aliments, au moins pendant 20 minutes, comme le préconisent les nutritionnistes.

Il faut compter entre 6 et 27 € pour cette pause zen, selon que l'on choisisse une sieste flash (15 minutes) ou royale (45 minutes). A l'instar des spas, certaines adresses profitent du concept pour proposer des soins ou massages.

Passer d'une tâche à une autre épuise le cerveau

"Ecrans, tablettes, smartphones, il est devenu urgent de se "digital-detoxer"", expliquent des chercheurs de l'Inserm. Concrètement, le cerveau n'a pas la capacité de traiter deux choses à la fois, hommes et femmes confondus. Quand on tente de le faire, la bascule d'une tâche à l'autre se fait en fait rapidement.

Les chercheurs expliquent que ce va-et-vient se traduit par une perte de performance dans l'exécution de chacune des tâches. Sur le plan de la santé, des régions du cerveau très consommatrices d'énergie sont en permanence mobilisées, produisant une grande fatigue, du stress et une augmentation de l'anxiété.

L'ennui nécessaire 

Le réflexe de pianoter sur son smartphone à la première minute libre est entré dans les mœurs. Des chercheurs se sont penchés sur le fait d'occuper en permanence le champ de notre esprit. Ces temps de rêverie sont, selon eux, à protéger car ils permettent de construire la mémoire. D'un point de vue psychologique, remplir les agendas à tout prix sans créer de temps de pause peut amener "à de l'insatisfaction et une incapacité à être heureux", explique Christophe André, psychiatre et spécialiste du bonheur.