Après le "non" lors du référendum en Italie, le chef du gouvernement Matteo Renzi annonce sa démission

Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a annoncé sa démission lundi à la première heure après une nette défaite lors du référendum convoqué dimanche en Italie portant sur ses propositions de réformes constitutionnelles.
par
Belga
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Le peuple italien "a parlé clairement et sans équivoque", a déclaré M. Renzi lors d'une conférence de presse peu après minuit dans la nuit de dimanche à lundi au palais Chigi à Rome et retransmise en direct à la télévision M. Renzi a admis que sa réforme portée au vote des Italiens avait failli à convaincre. "Je suis désolé, mais j'en ressors sans regrets. Comme ce fut clair dès le début, mon expérience au gouvernement se termine ici", a-t-il déclaré. Il présentera sa démission dans la journée de lundi au président italien Sergio Mattarella, à l'issue d'un conseil des ministres.

60% contre

Selon les premiers sondages à la sortie des urnes, près de 60% des votants se sont prononcés contres les réformes proposées. Elles visaient à centraliser le pouvoir, en amendant le système bicaméral, réduisant le nombre de parlementaire et maîtrisant les coûts de fonctionnement des institutions entre autres. Les détracteurs y voyaient des mesures anti-démocratiques, les sympathisants une manière de rendre l'Italie plus stable.

L'appel de la droite et des extrêmes

M. Renzi a adressé ses "félicitations au front du non et en lui souhaitant d'oeuvrer pour le bien de l'Italie et des Italiens." Une large majorité de la classe politique, de la droite classique aux populistes du Mouvement 5 Etoiles (M5S) ou de la Ligue du Nord, en passant par tous les extrêmes et même des "frondeurs" du Parti démocrate (PD) de M. Renzi, avait appelé à voter "non", en dénonçant une trop forte concentration des pouvoirs dans les mains du chef du gouvernement.

Phase d'instabilité

La démission de M. Renzi, 41 ans, ouvre une période d'incertitude à la fois politique et économique en Italie. Après le choc du Brexit et la montée des mouvements populistes, une nouvelle phase d'instabilité dans la troisième économie de la zone euro est possible.

L'euro fléchissait lundi face au dollar, tombant au plus bas depuis 20 mois dans les premiers échanges asiatiques après cette victoire sans appel du non.