L'art-thérapie contre les troubles de l'apprentissage
Entre février et octobre 2016, Emmanuelle Gizart Bourgeois, art-thérapeute, a suivi des enfants hospitalisés en unité psychiatrique au CHU de Grenoble pour troubles du comportement, refus scolaire ou syndrome d'Asperger.
Une heure par semaine
À raison d'une séance d'arts plastiques hebdomadaire d'une heure pendant sept semaines, le but était d'engager ses enfants dans l'action grâce à des sensations sensorielles positives, leur apprendre à gérer l'effort, la persévérance pour enfin finaliser un projet.
Environ 5% des enfants «en âge scolaire» en France sont concernés par le TDAH (trouble du déficit de l'attention et de l'hyperactivité). Ils sont diagnostiqués en moyenne vers l'âge de 6/7 ans, un âge où les contraintes scolaires vont leur demander de se concentrer et de se tenir plus calme. Globalement, ces enfants ont une très mauvaise estime d'eux-mêmes, car ils sont considérés comme d'éternels vilains petits canards.
Pendant les séances, les enfants âgés de 4 à 16 ans ont été amenés à réaliser des travaux de peinture et de dessin en lien avec l'une de leurs passions pour «donner sens à l'activité et qu'ils puissent exprimer des émotions positives, sans se focaliser sur leurs troubles», explique Emmanuelle Gizart Bourgeois, art-thérapeute.
Restaurer l'estime de soi
D'après les résultats, 72% des enfants disent éprouver de la fierté, 78% avoir repris confiance leurs capacités, 68% envie de continuer la prise en charge et 50% ont amélioré leurs facultés relationnelles.
L'étude conjointe menée au CHU de Grenoble et au CHU de Tours a concerné 22 enfants au total. D'après les différentes expérimentations, les médecins concluent que l'art-thérapie a contribué à aider les enfants à mieux exprimer leur ressenti et restaurer l'estime d'eux-mêmes. Les deux autres expérimentations ont concerné un suivi en cabinet libéral avec 20 enfants et un accompagnement par l'association L'Art et L'Idée (Lali) auprès de trois enfants.