L'immobilier belge est trop cher et pèse sur les ménages

La hausse considérable des prix de l'immobilier pourrait peser sur la capacité des ménages à rembourser leur dette. Un rapport européen met en garde la surchauffe du marché résidentiel en Belgique.
par
Nicolas
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Le Comité Européen du Risque Systémique (CERS) a adressé en septembre un avertissement à huit États-membres, dont la Belgique, sur les évolutions qui fragilisent à moyen terme leur marché résidentiel.

Un emprunt toujours plus lourd

Selon le CERS, mis en place à la suite de la crise financière, la vulnérabilité belge réside dans l'augmentation rapide des dettes des ménages, notamment parce que ceux-ci empruntent toujours plus pour l'achat d'une habitation. Dans le même temps, des groupes considérables supportent déjà un important degré d'endettement.

En cas de choc économique ou financier, ces familles éprouveraient des difficultés particulièrement importantes à rembourser leur emprunt, avec toutes les conséquences que cela peut avoir pour les banques, souligne l'institution européenne.

Le CERS constate que les prix de l'immobilier ont augmenté plus rapidement que, par exemple, les revenus au cours des dernières années.

Des chiffres à relativiser

En termes nominaux, les prix ont presque à nouveau atteint le niveau d'avant la crise financière et il y a des signaux de surévaluation du marché résidentiel.

«Depuis quelques années déjà, le marché immobilier en Belgique a été considéré comme surévalué par les instances internationales», atteste Bernard Keppenne, chief economist à CBC Banque, mais apporte une nuance. «Ces analyses ont été jusqu'à présent à chaque fois contredites et le marché immobilier belge a fait preuve d'une relative stabilité. Nous ne pouvons cependant pas exclure une surévaluation de ce marché mais les chiffres de valorisation sont tellement contradictoires qu'il est difficile d'évaluer ce dernier.»

Le Comité reconnaît que la Belgique a déjà pris des mesures pour contenir le risque, par exemple via les décisions de la Banque Nationale obligeant les banques à prévoir des réserves supplémentaires de capital pour absorber les pertes de crédits. Mais en même temps, il constate qu'il n'y a pas de mesures orientées directement vers le risque des familles fortement endettées ou la hausse persistante des prix de l'immobilier.« Les pouvoirs publics ne devraient surtout pas entretenir la crainte d'une surévaluation en prenant des mesures dans la panique», suggère Bernard Keppenne. «Une stabilisation des conditions fiscales pour les particuliers pour l'acquisition d'un bien est un des éléments qui permettent de stabiliser ce marché.»