Une découverte scientifique majeure pourrait permettre à votre batterie de se recharger en quelques minutes

Une équipe de scientifiques de l'université de Floride centrale (UCF) à Orlando vient peut-être de découvrir la formule pour fabriquer des supercondensateurs longue durée et très puissants, fonctionnant avec les mêmes matériaux que les batteries actuelles, et assez stables pour être utilisés dans des appareils mobiles.
par
Laura
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"Avec ces supercondensateurs, on pourrait recharger son téléphone en quelques secondes pour au moins une semaine", déclare Nitin Choudhary, chercheur postdoctoral ayant conduit l'essentiel de la recherche. "Pour les petits appareils électroniques, nos matériaux surpassent les matériaux conventionnels utilisés actuellement, en termes de densité d'énergie, de densité de puissance et de stabilité des cycles."

Une technique utilisée pour voitures hybrides

Les supercondensateurs permettent d'encaisser de plus grosses charges de puissance et sont conçus pour supporter des cycles de charge et de décharge très rapides. C'est la raison pour laquelle ils sont utilisés par l'industrie automobile dans les voitures hybrides afin de capter et de redistribuer les énormes quantités d'énergie dissipées pendant le freinage.

Sous ce genre de conditions "stressantes", une batterie traditionnelle lithium-ion s'épuiserait littéralement en quelques mois et serait incapable de se recharger sans devoir d'abord libérer quelque part l'énergie emmagasinée.

Une découverte potentiellement capitale

Mais l'utilisation des supercondensateurs dans les appareils mobiles est limitée. Pour pouvoir emmagasiner autant d'énergie qu'une batterie lithium-ion, et aussi longtemps, il faut un supercondensateur d'une taille beaucoup plus grande.

L'équipe de chercheurs a examiné plusieurs manières d'intégrer des nanomatériaux dans de petits supercondensateurs afin de résoudre ce problème de taille. Leur découverte potentiellement capitale, publiée dans la revue académique "ACS Nano", consiste à installer des fils d'une épaisseur de l'ordre du nanomètre à l'intérieur d'une coquille formée par un matériau bidimensionnel (formé d'une seule couche d'atomes ou de molécules).

"Incorporer des matériaux bidimensionnels dans les systèmes existants s'est longtemps avéré problématique, c'était un vrai casse-tête. Nous avons développé une approche simple de ce problème, à base de synthèse chimique, et nous pouvons associer de façon très satisfaisante les matériaux existants et les matériaux bidimensionnels", explique Yeonwoong "Eric" Jung, l'un des principaux chercheurs ayant réalisé ces travaux.

Une technologie du futur

Les matériaux bidimensionnels comme le graphène disposent d'une énergie potentielle considérable et d'une densité de puissance incomparable avec leur épaisseur quasi négligeable. Mais transformer ce potentiel en application pratique s'est jusqu'ici avéré très difficile.

S'il semble que ce soit désormais chose faite, il est néanmoins encore trop tôt pour que les utilisateurs de smartphones et de tablettes se mettent à rêver. Selon Eric Jung, "la commercialisation n'est pas prête ; il ne s'agit ici que d'une démonstration de faisabilité, et nos résultats montrent que beaucoup de technologies actuelles pourraient être affectées par cette découverte".