Près de trois nouveaux cas de VIH diagnostiqués par jour en Belgique

Le nombre de nouveaux cas diagnostiqués reste élevé en Belgique, souligne l'ISP: 1.001 nouveaux cas ont été rapportés en 2015, soit une moyenne de 2,7 diagnostics de VIH par jour. Une attention particulière est portée aux hommes homosexuels. Ce groupe à risque à subit une nouvelle augmentation des nouveaux cas (+5%). 
par
Maite
Temps de lecture 3 min.

Le nombre de nouveaux cas de VIH diagnostiqués en 2015 a augmenté de 5% chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, après une baisse en 2014, indique l'Institut de santé publique (ISP) dans son rapport annuel. Au total toutefois, le nombre de nouveaux diagnostics a diminué (-4,7%) mais ces chiffres appellent à une interprétation prudente, une baisse des diagnostics ne signifiant pas une réduction des contaminations.

Le nombre de nouveaux cas diagnostiqués reste élevé en Belgique, souligne l'ISP: 1.001 nouveaux cas ont été rapportés en 2015, soit une moyenne de 2,7 diagnostics de VIH par jour.

Augmentation des cas pour deux groupes à risque

La diminution globale des nouveaux cas ne concerne qu'un des deux principaux groupes à risque: les personnes contaminées par des contacts hétérosexuels, soit 45% des nouvelles infections enregistrées pour lesquelles le mode de contamination est connu. Ce groupe est principalement composé de personnes originaires d'Afrique subsaharienne (45%) et de Belges (32%). L'autre groupe à risque, les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HSH), subit lui une nouvelle augmentation des nouveaux cas (+5%), ce qui en fait le groupe à risque le plus touché par l'épidémie. Il représente 50% des nouvelles infections enregistrées pour lesquelles le mode de contamination est connu et est principalement composé de personnes de nationalité belge. L'amorce d'une décrue structurelle espérée après la baisse du nombre de nouveaux diagnostics en 2014 est donc infirmée.

La transmission lors de l'utilisation de drogues par voie intraveineuse est, elle, restée marginale, avec 2% des diagnostics en 2015.

Un chiffre qui reste élevé

La plate-forme Prévention Sida se réjouit de la diminution globale des nouveaux cas de VIH observée en 2015 mais souligne que le nombre de nouvelles infections reste élevé. «Il est donc important de renforcer encore les efforts d'information et de prévention auprès de l'ensemble des publics, et particulièrement auprès du groupe des HSH», réagit-elle dans un communiqué. «L'accès aux divers moyens de prévention doit être maintenu voire renforcé pour certains: préservatif et lubrifiant à base d'eau, dépistage, mise sous traitement précoce, etc.»

"le traitement médical peut réduire la charge virale (quantité de virus dans le sang) à un niveau indétectable, ce qui empêche la transmission du virus"

Par ailleurs, le nombre de tests de dépistage a légèrement baissé (-0,7%) et quelque 35% des infections sont diagnostiquées tardivement. Pour la plate-forme Prévention Sida, les avantages du dépistage précoce sont pourtant «évidents car il permet une prise en charge médicale rapide. Bien suivi, le traitement médical améliore considérablement la santé et la qualité de vie de la personne vivant avec le VIH et, d'autre part, il peut réduire la charge virale (quantité de virus dans le sang) à un niveau indétectable, ce qui empêche la transmission du virus». L'association recommande donc d'élargir «l'accès au dépistage de manière globale, notamment par un renforcement des offres de dépistages anonymes, gratuits, décentralisés et démédicalisés, encore trop peu nombreuses en Belgique». Elle souhaite également «une meilleure formation et sensibilisation des médecins généralistes au dépistage des infections sexuellement transmissibles et du VIH».

755 patients supplémentaires par an

Le taux de patients bénéficiant d'une prise en charge médicale adaptée reste élevé avec plus de 15.000 personnes médicalement suivies en 2015 en Belgique. Ce chiffre augmente régulièrement avec en moyenne 755 patients supplémentaires par an. La population suivie vieillit, ajoute l'ISP: en 2015, 34% des patients étaient âgés de 50 ans et plus, contre 19% en 2006.

Les patients en suivi médical sont majoritairement des hommes (64%), principalement infectés lors d'une relation homosexuelle (64%) tandis que quelque 92% des femmes ont été infectées par des contacts hétérosexuels.