Make.Brussels : Renouer le dialogue entre les citoyens avec les «Arbres à Palabres»
Ce n'est pas pour rien que Gaetan (photo) a choisi la Bourse comme premier endroit de discussion. C'est sur ce lieu historique que les Belges s'étaient spontanément rassemblés au lendemain des attentats qui ont touché Brussels Airport et Maelbeek. «Notre idée était de créer, une fois que les fleurs allaient faner, un arbre qui est un mémorial non pas aux morts mais aux vivants», explique Gaetan, le porteur du projet «Arbres à Palabres». «Après les attentats, les gens ont plus que besoin de renouer le dialogue.»
Pour Gaetan, c'est en prenant le temps de discuter avec l'autre que l'on réglera beaucoup de choses. «Le plus difficile aujourd'hui, c'est l'ultra-communautarisation en Belgique. Il faut arriver à ouvrir les portes.»
Une phase test
Avant de lancer le projet, Gaetan a été voir les commerçants. «Le but des projets de Make.Brussels est avant tout de redynamiser le quartier. C'était donc important de commencer par dialoguer avec les commerçants de la ville», raconte-t-il.
Ensuite, il a testé, durant un mois, le projet à différents endroits de Bruxelles, où il invitait les passants à dialoguer avec lui. «De cette manière, plusieurs contacts et relations se sont créés», se réjouit-il. «Autour de nous, aujourd'hui, il y a Karim par exemple, que j'ai rencontré lors de la phase test. La dame derrière nous était aussi là hier. Les gens s'habituent à notre présence.» Grâce à ce projet, les citoyens se rencontrent et finissent également par créer des liens entre eux. «Karim a rencontré, grâce à ces dialogues, une personne qui lui a proposé un stage de six mois!»
Un badge qui invite au dialogue
Photos M. Hamouchi
Ce qui est donc le plus important dans ce projet, ce n'est pas la structure. Gaetan espère surtout que les citoyens comprennent que partout où ils se trouvent, ils peuvent discuter ensemble. Pour ce faire, il ne compte pas s'arrêter là. Il restera jusque jeudi sur la place de la Bourse avant de poser sa structure dans plusieurs autres endroits de Bruxelles.
Par ailleurs, son objectif est de proposer des projets pérennes. Il réfléchit donc déjà à des prolongations et pense notamment à créer des badges que les navetteurs épingleront sur eux de manière à montrer qu'ils sont disposés à papoter avec quelqu'un. «Il y a des jours où forcément, vous n'avez pas envie de parler car vous êtes fatigués par exemple. Si vous mettez ce badge, vous afficherez votre volonté de faire des rencontres.» Une idée à laquelle nous adhérons à 100%. Car après tout, aller vers l'autre, ce n'est pas ce dont nous avons le plus besoin en ces temps post-attentats?!