Eddie Redmayne dans le spin-off de Harry Potter « Les Animaux Fantastiques »

Il faudra s'y habituer: le nouveau Harry Potter s'appelle Newt Scamander (Norbert Dragonneau pour la v.f.). Un magicien-zoologiste très distrait qui lâche par accident une horde d'animaux fantastiques dans New York.
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Autant Scamander est nonchalant avec ses animaux, autant l'acteur Eddie Redmayne est méticuleux. Il incarnera Scamander dans pas moins de cinq films écrits par J.K. Rowling, à commencer par ‘Fantastic Beasts and Where to Find Them' (‘Les Animaux Fantastiques'). Redmayne a déjà remporté un Oscar pour son interprétation de Stephen Hawking, mais c'est avec cette franchise qu'il deviendra vraiment une superstar.

Prêt à succéder à Harry Potter, Eddie?

Eddie Redmayne: «(Rires) J'essaie de ne pas trop comparer Newt à Harry Potter, il a un tout autre caractère. Oui, c'est un outsider tout comme Harry, mais la différence c'est qu'il n'a rien d'héroïque, en fait. Seulement une grande passion pour ses animaux.»

Je voulais dire: ‘Fantastic Beasts' est le premier d'une série de cinq films. Vous allez donc être lié à ce personnage pendant des années encore, tout comme Daniel Radcliffe ne faisait plus qu'un avec Harry Potter.

«Nous verrons si ces cinq films se feront vraiment, hein! Imaginez que les gens n'aiment pas ‘Fantastic Beasts'? Nous pourrons oublier ces quatre suites. Ce film d'ailleurs peut aussi se suffire à lui-même tout simplement, ce n'est pas un épisode pilote pour quelque chose qui doit encore suivre. Et en outre, il est aussi accessible pour les gens qui n'ont encore jamais entendu parler d'Harry Potter. Je trouve ça très bien. J.K. Rowling est un des grands auteurs des 20e et 21e siècles, c'est un privilège de pouvoir travailler avec elle.»

Etiez-vous déjà un grand fan d'‘Harry Potter' de toute façon?

«Plus que cela, même: enfant, j'étais obsédé par la magie. Je prenais cela très au sérieux. (rires) J'écumais d'obscures petites boutiques à la recherche de nouveaux trucs, surtout avec ma grand-mère, en Ecosse. Donc, lorsque j'ai été choisi pour jouer Newt Scamander, elle était -elle a 95 ans entre-temps!- aux anges. ‘J'ai toujours su que tu deviendrais magicien un jour', a-t-elle dit. (rires)»

Est-il vrai qu'un jour vous avez passé une audition pour les films ‘Harry Potter'?

«(un peu gêné) Oui. C'était une catastrophe. (rires) J'étudiais encore, et en réalité, je jouais, mais pas sérieusement. J'ai passé une audition pour le rôle de Tom Riddle. Mais après une phrase et demie, je pouvais déjà disposer. Tellement j'étais mauvais. Là, je me suis dit: bon, mes chances de jouer un jour dans un film J.K. Rowling sont désormais réduites à néant. Mais heureusement, j'ai quand même appris à jouer par la suite, et j'ai eu une deuxième chance. Alors, j'ai enfin pu tenir cette baguette magique lors d'une répétition... C'était un sentiment fantastique. J'attendais secrètement ce moment depuis toute ma vie.»

D'après le réalisateur David Yates, vous êtes un incroyable perfectionniste, obsédé par les détails. En témoigne aussi votre préparation extrêmement minutieuse pour ‘The Theory of Everything'. Comment vous y êtes-vous pris cette fois?

«La préparation est la phase que j'apprécie le plus. Même si 99% de ce que vous y apprenez est totalement inutile. (rires) Mais, en tant qu'être humain, je la trouve quand même très intéressante, et ce petit pour cent que vous pouvez utiliser pour le film, rend tout cela bien plus réaliste. Dans la phase préparatoire de ce film, j'ai voulu me focaliser surtout sur le contact avec les animaux fantastiques. C'est la raison pour laquelle je suis allé visiter différents parcs naturels. Les personnes que j'y ai rencontrées m'ont beaucoup appris sur la façon de se comporter avec des animaux. Saviez-vous, par exemple, que vous pouvez détendre un rhinocéros en frottant pendant plusieurs minutes sur sa patte arrière? Il y a là une sorte de zone érogène. (rires) Je sais, c'est une information totalement inutile! Mais c'est quand même chouette à savoir.»

Qu'avez-vous en commun avec Newt Scamander?

«Peu, en fait! Mais je trouvais justement formidable de jouer quelqu'un de si différent de moi. Newt, par exemple, ne s'en fait pas facilement, alors que je suis quelqu'un qui s'inquiète très vite. Encore une chose que j'ai héritée de ma grand-mère. (rires) Newt dit à un moment donné: ‘Si tu te fais du souci, tu souffres doublement, en fait.' C'est une de mes phrases préférées dans le film. Newt est devenu, en quelque sorte, mon thérapeute!»

Vous faites-vous beaucoup de soucis sur le plan politique aussi? Qu'avez-vous pensé la semaine dernière, par exemple, quand Donald Trump a été élu président des Etats-Unis?

«J'ai été choqué... Je trouve d'ailleurs extraordinaire comment ce film parvient à saisir le climat politique actuel. L'histoire parle en partie de répression et de ségrégation, de la peur de l'autre et de l'inconnu. Tout cela est très actuel, en ce moment... Je pense en outre que ‘Fantastic Beasts' parle de notre relation avec la nature et de la manière dont nous traitons les animaux. C'est un des grands talents de J.K. Rowling: elle est capable d'aborder d'une manière très légère des thèmes tout de même préoccupants.»

Après le tournage de ‘Fantastic Beasts', vous avez pris quelques mois de vacances. Était-ce pour être auprès de votre petite Iris qui vient de naître?

«Oui. Ces dernières années ont été assez intenses. Surtout durant le tournage de ce film, car pendant les week-ends, j'allais aussi faire la promotion de ‘The Danish Girl'. Lorsque tout cela a été terminé, il nous restait encore quelques mois avant l'arrivée d'Iris. Nous avons alors voyagé. J'étais encore en vacances aussi après la naissance d'Iris (le 15 juin, NDLR). C'était formidable de pouvoir passer autant de temps avec elle. Mais encore maintenant, je m'occupe d'elle le plus possible: la langer, je le fais avec plaisir, et elle nous a aussi accompagnés dans l'avion pour New York, pour l'avant-première mondiale de ‘Fantastic Beasts'. Sur le vol de retour, hier, c'était vraiment la Crèche Fantastic Beasts: nous étions dans l'avion avec toute l'équipe, et chacun à tour de rôle a pris Iris dans ses bras. Alors que moi je craignais tout le temps qu'elle n'empêche les autres passagers de dormir. (rires)»