Chad Smith des Red Hot Chili Peppers: «Nous sommes un produit de notre entourage»

Le mythique groupe californien Red Hot Chili Peppers a mis le feu à la scène du SportPaleis d'Anvers dimanche soir. Une foule immense était présente pour les voir interpréter leurs nombreux tubes ainsi que les chansons de leur dernier album «The Getaway». Juste avant de monter sur scène, Chad Smith, le batteur du groupe, a répondu aux questions de Metro.
par
Laura
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Après près de 30 ans avec les Red Hit Chili Peppers, comment vous sentez-vous ce soir avant de monter sur scène?

«Je suis excité mais détendu. J'aime la Belgique. J'ai de très bons amis ici que je connais depuis 20 ans! Nous avons passé la soirée ensemble au restaurant hier soir. C'était vraiment bien. Les gens ici sont super agréables.»

Vous êtes toujours aussi détendu avant de monter sur scène?

«Non, mais j'essaie de l'être (rires). Nous faisons tous ce que nous pouvons quand nous voyageons pour la tournée afin de réaliser la meilleure performance. C'est le plus important. Moi, je vais souvent à l'extérieur pour voir un peu la ville. Je n'aime pas rester à l'hôtel. C'est une belle ville, un beau pays.»

Vous avez joué dans le monde entier. Y a-t-il un endroit où vous rêveriez de jouer?

«Nous allons en Islande l'année prochaine, ça a l'air plutôt bien. Pas de rêve secret mais des places symboliques comme le Madison Square Garden à New York. Nous avons joué à Hyde Park à Londres il y a quelques années, c'était plutôt excitant.»

Devant des milliers et milliers de personnes, non?

«Oui, devant lesquelles nous avons joué trois fois (les 19, 20 et 25 juin 2004, NDLR). Nous avons même battu un record. Nous étions aussi en Irlande dans un endroit appelé Slane Castle.»

Donc pas d'endroit rêvé où jouer?

«Je pense que ce serait la Lune, «la luna» (rires). Le premier groupe sur la lune.»

Quel est votre meilleur souvenir avec le groupe?

«Il y en a beaucoup. Peut-être la première fois où nous avons joué ensemble. Nous étions plus naïfs. C'était vraiment marrant de jouer dans des petits clubs, de jolis petits endroits, de vivre tous ensemble. C'était comme un gang. Nous étions jeunes et nous nous amusions beaucoup, on faisait plein de choses folles.»

Ce n'est plus pareil aujourd'hui?

«Si bien sûr mais c'était il y a longtemps. Nous sommes des personnes différentes, nous avons une famille et faisons des choses différentes aujourd'hui. C'est toujours aussi amusant de faire de la musique parce que nous la créons ensemble. Mais c'était vraiment un moment excitant quand on allait dans des studios à midi et qu'à quatre heures nous avions une chanson qui n'existait pas avant. C'est quelque chose que nous apprécions peut-être plus qu'avant. Nous sommes reconnaissants d'avoir cette chance. De faire cette musique que nous aimons et que les gens semblent apprécier aussi. Faire des concerts à travers le monde et voir des sourires sur les visages, de rendre les gens heureux pour quelques heures, c'est vraiment cool. Un travail sympa.»

Après 25 ans de collaboration avec le producteur Rick Rubin, vous avez décidé de travailler avec Danger Mouse pour «The Getaway». Pourquoi ce choix?

«Nous aimons Rick, c'est une personne fantastique et un producteur très talentueux. Nous avons eu beaucoup de succès avec lui mais nous avons senti qu'il était temps de se lancer un nouveau challenge et de travailler avec quelqu'un d'autre, donner de nouvelles idées et susciter de nouvelles énergies dans notre groupe. Nous pensions que c'était important de le faire maintenant. Brian (Danger Mouse, NDLR) est un homme bien et vraiment talentueux, nous sommes très heureux de travailler avec lui. Quand nous faisons de la musique ensemble et que nous allons en studio, il essaie de nous faire faire la meilleure performance. Il part de rien et va créer des sons, des idées… C'est vraiment différent cette fois-ci et je pense qu'on l'entend sur l'album.»

«The Getaway» est le 11ème album du groupe. Où trouvez-vous encore l'inspiration?

«De la vie (rires). Nous sommes un produit de notre entourage, de notre environnement, de ce que nous faisons tous les jours. J'aime la musique, l'art, le sport et je m'intéresse à plein de choses. Toutes ces choses mélangées à la personnalité que tu as, pour un artiste qui joue vraiment avec son cœur, influencent ce qui en ressort.»

Les Red Hot Chili Peppers ont été intronisés au Rock & Roll Fame en avril 2012. Peut-on dire qu'il s'agisse d'une consécration pour un groupe de rock?

«Je ne peux pas parler pour un groupe de rock en général. Je pense que c'est cool, c'est un vrai honneur d'être au milieu de ces autres artistes. Il n'y en a pas beaucoup. Ce n'est pas comme avoir un Grammy Awards de l'année, là c'est pour notre carrière. Quand tu vas dans le Hall of Fame à Cleveland, il y a toutes les plaques des autres artistes avec leurs signatures. Quand j'ai vu la nôtre avec mon nom, le petit Chad Smith du Michigan, avec les Rollings Stones et les Ramones, je ne pouvais juste pas le croire.»

Vous êtes considéré comme l'un des meilleurs batteurs de tous les temps et vous êtes également père de famille. Y a-t-il encore quelque chose que vous rêvez d'accomplir dans la vie?

«Je suis vraiment chanceux d'être capable de faire ce que j'aime. Je me suis déouvert cette passion pour la batterie quand j'avais sept ans. J'adorais jouer de la musique avec mes amis, à l'école. À 14 ans, j'ai su que c'était vraiment ce que je voulais faire. Donc être capable d'en vivre, d'être un professionnel, depuis l'âge de 18 ans, et d'avoir la chance d'être dans un groupe tout en faisant des disques et d'être là 30 ans plus tard, c'est incroyable. Je suis vraiment reconnaissant pour ça. J'ai la chance d'avoir une famille aimante, qui comprend ce que je fais, et une femme qui sait qu'elle a épousé un musicien voyageur et qui est vraiment patiente. C'est difficile d'être loin de sa famille aussi longtemps. J'ai trois jeunes enfants, c'est sûrement le côté le plus difficile du fait de voyager et de faire des concerts mais c'est ce que je fais.»

En 2014, vous avez fait une apparition dans l'émission de Jimmy Fallon, en compagnie de Will Ferrel que beaucoup considèrent comme votre sosie. Est-ce que les gens continuent de vous confondre?

«Il y a quelques années les gens venaient me voir pour me demander si j'étais Will Ferrel, je répondais que non. À l'époque, il était vraiment populaire, il jouait dans des séries. Mais c'est lui qui a soulevé la question. Quand nous avons joué au Superball en Amérique, il y a quelques années, il répondait à une interview et c'est là que quelqu'un lui a parlé de la ressemblance avec le «batteur». C'est après cela que nous avons fait le show de Jimmy Fallon. Tout le monde a tellement aimé que nous avons fait un autre show et soulevé beaucoup de fonds pour des associations. C'est plutôt ridicule mais c'est marrant (rires). Mais juste parce que deux personnes se ressemblent, les gens peuvent perdre les pédales. Je l'entends encore tout le temps, peut-être même encore plus maintenant et ça devient de pire en pire (rire).»