Rapport WWF : les populations de vertébrés ont chuté de 60 %
«Que la biodiversité poursuive sa chute, et le monde naturel que nous connaissons aujourd'hui s'effondrera d'un seul tenant», avertit le directeur général du WWF International, Marco Lambertini. «Le déclin subi par les populations d'espèces sauvages est de plus en plus préoccupant», souligne-t-il. «Il devrait atteindre en moyenne 67% d'ici à 2020, si rien n'est fait pour enrayer la tendance.»
«Quand le vivant disparaît, c'est le capital naturel qui disparaît. Et si on détruit ce capital naturel, on détruit notre capacité à vivre sur la planète dans la durée», ajoute Pascal Canfin, directeur général du WWF France.
Les animaux d'eau douce les plus touchés
AFP PHOTO / JEFF PACHOUD
Les animaux d'eau douce sont particulièrement touchés. Leurs effectifs sont en chute libre: moins 81% en moyenne entre 1970 et 2012. Ils sont victimes de la surexploitation, parfois involontaire (pris accidentellement dans des filets) comme les dauphins de rivière, ainsi que de la perte et de la dégradation de leur habitat.
Les effectifs des espèces terrestres ont dégringolé de 38%. À cause du braconnage, le nombre d'éléphants d'Afrique, par exemple, a diminué de 111.000 individus depuis 2006, pour plafonner à 415.000, selon les dernières données.
Les populations des milieux marins ont chuté de 36%. Un tiers des espèces de requins et de raies sont désormais menacées d'extinction, essentiellement en raison de la surpêche.
EPA/MAURIZIO GAMBARINI
Impact marginal du réchauffement
De manière générale, la menace la plus fréquemment subie par les populations en déclin est la perte ou la dégradation de leur habitat par les activités agricoles, l'exploitation forestière, l'extraction minière, les transports, la production d'énergie Autres causes: la surexploitation (chasse, pêche, braconnage ), la pollution (industries, urbanisation.), les espèces invasives et les maladies.
Le changement climatique n'a pour l'instant qu'un impact «relativement marginal ( ) parce qu'on n'en est qu'à un degré de réchauffement» planétaire par rapport à l'ère préindustrielle, précise Pascal Canfin.
Mais si les températures s'emballent du fait des émissions de gaz à effet de serre, liées aux activités humaines, les scientifiques promettent des impacts dévastateurs pour l'homme et les écosystèmes, en raison d'inondations, sécheresses, tempêtes
Consommer moins de viande
«En Belgique, chacun doit prendre ses responsabilités: le consommateur, les producteurs et les points de vente», explique Antoine Lebrun, directeur général de WWF Belgique. «WWF ne prône pas d'arrêter la consommation de viande, mais de la réduire d'un tiers, en privilégiant la qualité.» Tant les fabricants d'aliments que leurs clients doivent aussi s'assurer de s'approvisionner en soja certifié «zéro déforestation». «Aujourd'hui, il n'est clairement plus possible de dire: 'nous ne savions pas'.»