Kenzo x H&M à New York

New York. The city that never sleeps était mercredi soir le décor fabuleux du lancement de la toute nouvelle collection ‘designer', Kenzo pour H&M. La presse mondiale s'est pâmée devant un événement mode exubérant, de nombreuses stars et lots of fun. Car c'est comme cela que doit être la mode, selon Humberto Leon et Carol Lim, le duo de directeurs artistiques de Kenzo. Metro était de la fête et est revenu au pays, boosté de couleurs et d'optimisme pour affronter les rudes journées d'automne.
par
Jerome
Temps de lecture 3 min.

A chaque fois que le géant de mode suédois s'engage avec une célèbre griffe, c'est la bousculade aux caisses de H&M. De Karl Lagerfeld, Stella Mc Cartney, Roberto Cavalli, Lanvin, Martin Margiela à Balmain, la liste des créateurs avec lesquels H&M a travaillé ces dix dernières années devient de plus en plus impressionnante. Pour ceux qui pensent big, bigger ou même biggest, New York est indubitablement the place-to-be. Une invitation gigantesque annonçait la plus grande fête de la mode de l'automne. L'événement a largement répondu aux attentes.

Jeunesse éternelle

"Les fidèles de Kenzo reconnaîtront sans aucun doute l'âme de Kenzo", raconte Humberto Leon lors de la conférence de presse. "Mais les nouvelles générations comprendront, elles aussi, de quoi parle cette collection. L'âge n'a pas d'importance, en effet, pour autant que l'on soit jeune d'esprit." La collection, qui sera en magasin à partir du 3 novembre, est un hommage au grand couturier japonais. Le résultat est un mélange exubérant de couleurs, de coupes et de tissus. Surtout les fleurs et les imprimés ‘tigre' originaux des archives de Kenzo ont beaucoup plu à l'assistance majoritairement féminine. La créatrice Carol Lim souligne à quel point la mode de Kenzo était révolutionnaire dans les années 70. "Il a enfreint toutes les règles et a créé un nouveau style vestimentaire, c'était une ode à la liberté."

Diversité

En s'associant au monde de Kenzo, H&M fait fort. Diversité, imprimés exotiques et un mélange de races et de cultures, avec cette collection, H&M ouvre les portes à tous ceux qui prônent la liberté et le respect. "Kenzo embrasse différentes cultures. Chez H&M, nous faisons exactement pareil. Nous ne voulons exclure ou intimider personne", explique Ann-Sofie Johansson, head of design. "C'est ce que nous représentons en tant qu'entreprise aujourd'hui et c'est aussi ce que devrait être la mode." Dans les coulisses aussi, cette diversité était un plaisir pour les yeux. Des beautés brésiliennes aux danseurs afro-américains, tous ont posé avec un large sourire devant l'objectif.

Ambassadeurs

C'est le photographe Jean-Paul Goude qui signe la campagne mondiale Kenzo x H&M. Celui-ci est devenu célèbre surtout grâce aux  pochettes de disques iconiques de Grace Jones. L'année dernière encore, il a fait parler de lui dans la presse mondiale avec la fameuse photo du glorieux postérieur de Kim Kardashian. Pas de nudité cette fois, mais un shooting de sept idoles de divers horizons, chacune avec son histoire authentique: l'actrice Rosario Dawson, la star du hip hop Chance The Rapper, le compositeur Ryuichi Sakamoto, l'actrice Chloe Sevigny, le rappeur Suboi, le jeune activiste écologiste Xiuhtezcatl Martinez et, last but not least, le top model Iman, épouse du regretté David Bowie. "Adolescente, j'ai dû fuir à pied la Somalie pour le Kenya. Je n'oublierai jamais la façon dont j'ai été aidée par une organisation intergouvernementale. C'est la raison pour laquelle, aujourd'hui encore, l'activisme fait partie de ma vie, c'est un devoir de citoyen. Je veux que les gens comprennent ce que c'est que d'être un réfugié, car je suis une réfugiée", nous confie-t-elle. Et quand Iman est apparue devant le mur de photographes, c'est là que la fête a vraiment commencé.

Kenzo Jungle

Le temps où seules les agences de mannequins et stars du grand écran dominaient les catwalks et campagnes publicitaires est révolu. En l'année 2016, c'est le phénomène des réseaux sociaux, suivis par des milliers de fans sur Instagram, Twitter et Facebook, que l'on voit briller aux événements mode. Le fait qu'une entreprise qui pèse des milliards comme H&M se serve aussi de leur influence pour promouvoir sa nouvelle collection, n'étonne plus personne depuis longtemps. Pourtant, seule la crème de la crème des influenceurs  internationaux a pu recevoir un carton d'invitation pour la fête Kenzo. Et ceux-ci ont pu poster à volonté des photos sur leurs comptes, car ce lancement était plus qu'un défilé de mode. Grâce à une chorégraphie spectaculaire de Jean-Paul Goude, la jungle Kenzo a pris vie au rythme des tambours et des sifflets de samba, avec d'ailleurs plus de danseurs que de mannequins.

Sans retenue

Le clash des imprimés, inspirés à la fois par les archives de Kenzo et les récentes collections de ses successeurs, ne semble pas toujours aussi évident à porter. Celui qui se risque à une tenue complète ne manquera pas de se faire remarquer, c'est clair. "Etant donné que le consommateur ne pourra peut-être se procurer qu'une seule pièce, nous avons veillé à ce qu'il soit possible de combiner à l'infini avec un seul vêtement aussi. Chaque pièce se suffit à elle-même et c'est ainsi que nous avons aussi élaboré la collection", raconte la créatrice Carol Lim. Bref, amplement de quoi s'attirer les regards. Celui qui cherche une collection discrète peut donc passer son chemin, à moins de pouvoir mettre la main sur un blouson d'aviateur ou un sobre kimono.

After party

Grand absent à New York était le couturier japonais Kenzo Takada. Mais peut-être assistait-il discrètement, quelque part dans les coulisses, à l'arrivée du rappeur Ice Cube sur le podium. L'alcool a coulé à flots et les stars présentes sont, en tous les cas, reparties satisfaites, tout comme le petit groupe de fans de Kenzo qui avaient déjà pu acquérir en avant-première une première pièce de la collection. En Belgique, il faudra encore attendre le 3 novembre pour la Kenzo mania. Mais soyez en tous les cas préparés à une tempête tropicale jamais vue.

Arne Rombouts